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Les tribunaux sous une mauvaise étoile ?
Vendredi 15 Mai 2009, Sud Ouest, extrait
CASSIOPÉE. Tous les tribunaux vont être équipés d'un nouveau système de traitement informatique. Expérimenté depuis février à Bordeaux, il fait l'unanimité... contre lui
Les tribunaux sous une mauvaise étoile ?
Le ministère de la Justice a annoncé mercredi la généralisation du système Cassiopée à l'ensemble des tribunaux de grande instance « à raison de trois ou quatre par semaine jusqu'en 2010 ». Ce nouveau logiciel de traitement des procédures pénales a été élaboré au début des années 2000. Expérimenté dans de petites juridictions, comme Angoulême dès 2003, il a été étendu en 2009 à de plus gros tribunaux, dont celui de Bordeaux. La garde des Sceaux, Rachida Dati, en attend « une justice plus sûre, plus rapide et de meilleure qualité ».
Mais, sur le terrain, l'optimisme ministériel est loin d'être partagé. L'Union syndicale des magistrats (majoritaire) voit dans Cassiopée un « désastre » : « La chancellerie impose un logiciel qui ne fonctionne pas. » De fait, sa mise en oeuvre à Bordeaux a provoqué, début mars, la colère des fonctionnaires de justice. Une centaine d'entre eux avaient arrêté le travail pour protester contre un logiciel « inutilisable, inadapté » et source d'un surcroît de travail « colossal ».
Cassiopée, le trou noir de la justice française (I)
Nébuleuse / mardi 5 mai? Bakchich.info, extrait
La mise en place d’un système informatique dans les tribunaux français soulève bien des controverses. Son opacité et son inefficacité provoquent la pagaille dans nos juridictions.
Cassiopée, un nom qui porte beau. L’irruption de cette constellation, ou plutôt de cette nébuleuse, dans l’univers judiciaire a de quoi aiguiser la curiosité ce super-programme informatique. Destiné à remplacer et absorber les applications des tribunaux français, à rationaliser et centraliser la chaîne pénale, à s’interconnecter avec les fichiers de police et de gendarmerie, à produire des statistiques, le super-programme Cassiopée a tout pour plaire aux tenants d’une répression sans faille et inquiéter les défenseurs des libertés individuelles.
Son démarrage opérationnel, initié en 2008, s’apparente pour certains au big bang favorisant l’avènement de big brother, pour d’autres à un trou noir menaçant de paralyser durablement le fonctionnement de la justice. Le ministère se félicite, pour sa part, de moderniser enfin la justice au rythme de quatre Tribunaux de Grande Instance (TGI) par mois convertis à Cassiopée à partir de l’été 2009.