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De la britannitude du « Daily Telegraph »
Médias 25/05/2009 à 06h52, Libé, extrait
De la britannitude du «Daily Telegraph»
Le site internet du journal a même fabriqué un diaporama comique, avec quelques photos guillerettes des emplettes les plus insolites, sur fonds publics, des élus du royaume. Sans préjudice d’achats plus importants, évidemment. A l’heure où ces lignes sont écrites, le site du Telegraph hisse à la une le cas d’un parlementaire travailliste, qui a fait financer par les électeurs, à hauteur de 80 000 livres, l’achat d’un appartement dans lequel vivent sa fille et le petit ami de cette dernière. Et le parlementaire de se défendre, en expliquant qu’il y passe «trois nuits par semaine». Bref, on s’amuse bien.
On peine à imaginer l’équivalent en France. Non seulement, le journal qui s’y hasarderait se trouverait sans doute rapidement en butte à des poursuites judiciaires pour toutes sortes de motifs (diffamation, atteinte à la vie privée, recel de documents administratifs… La créativité des avocats pourrait se donner libre cours). Mais plus grave peut-être, des voix ne tarderaient pas à s’élever, pour fustiger «l’antiparlementarisme» de ces révélations. Evoquer les notes de frais des élus ! Pouah ! Voilà qui «ne serait pas du niveau», nous «éloignerait du débat d’idées», «apporterait de l’eau au moulin de qui vous savez», etc.
[...] La démocratie française, plus fragile que la britannique, serait-elle moins capable de supporter cette vague de révélations ? Peut-être. Une différence de mœurs journalistiques saute aux yeux : en Grande-Bretagne, chacun semble s’effacer devant Sa Majesté. Le fait peut ne pas plaire, les conséquences de sa divulgation peuvent être incertaines, mais s’il est exact, on le publie d’abord, on verra le reste ensuite. En France, on regarde d’abord à qui profite le scoop. La révélation va-t-elle nuire à des ennemis, des amis, des concurrents, des chers amis de la sous-tendance rivale du parti ? On décidera ensuite de sa publication, et où (à la une ? En bas de page ? Pendant le pont du 14 juillet ? Le champ des possibles est infini). Un chef de parti découvrant dans la presse la révélation d’actes répréhensibles commis par un de ses lieutenants, ne se demande pas «est-ce vrai ?» ou «est-ce mal ?», mais «d’où ça vient ?»
L'Alsace, le 25/05/2009 à 04h24
Reichshoffen
Un gendarme émascule l’amant de sa femme
Un gendarme âgé de 43 ans s’est rendu samedi en fin de matinée à Reichshoffen, au domicile de l’amant de sa femme, un homme âgé de 54 ans. Quand celui-ci lui a ouvert la porte, l’homme trompé l’a assommé, puis l’a traîné dans le garage. Avec un cutter, il a mutilé ses parties génitales, puis il a quitté les lieux en prévenant un voisin d’appeler les secours. Ces derniers arrivés sur place ont rapidement pris en charge la victime qui a été hospitalisée. Hier, le pronostic vital était écarté, mais la mutilation est définitive.
Deux heures et demie après avoir commis son geste, le gendarme s’est rendu aux autorités. Réalisant peu à peu la gravité de son acte, ce père de cinq enfants a présenté un risque suicidaire. Il a été hospitalisé. Néanmoins, une expertise psychiatrique a indiqué qu’il avait agi en toute connaissance de cause et avec un grand sang-froid, selon une source judiciaire.
Hier soir, le parquet de Strasbourg et un juge lui ont notifié sa mise en examen pour actes de barbarie et torture ayant entraîné une mutilation définitive, crime relevant de la cour d’assises et passible de 30 années de réclusion criminelle.