« La Scientologie dénonce « un procès en hérésie » | De la britannitude du « Daily Telegraph » » |
Le capitalisme boit la tasse, Marx surnage
Voir aussi Une nouvelle maladie mentale en URSS : l'opposition. Voir également Cinq pour cent de vérité ainsi qu'un Siné hebdo récent, Reviens Staline, ils sont devenus mous ! Pour plus sérieux, du Cornel West, du George Nivat, du Christian Godin ? Voir aussi Incurie [administrative] et Déférence, réserves et nuances.
Politiques 23/05/2009 à 06h51, Libé, extrait
Le capitalisme boit la tasse, Marx surnage
A la mi-mars, à l' université Birkbeck, à Londres,s’est tenu un colloque intitulé «L’idée du communisme». Les orateurs se voyaient soumis à une condition que le philosophe Alain Badiou, l’un des organisateurs, décrit ainsi dans son dernier livre, L’Hypothèse communiste (1) : «Quelle que soit leur approche,ils avaient à soutenir que le mot "communisme" peut et doit retrouver aujourd’hui une valeur positive.» De grands noms de la philosophie contemporaine avaient répondu à l’appel : le français Jacques Rancière, l’italien Toni Negri, l’américain Michaël Hardt, le slovène Slavoj Zizek. Même le Financial Times a éprouvé le besoin d’annoncer la rencontre, non sans cacher sa désapprobation. D’ailleurs, quelques semaines plus tard, le quotidien de la City publiait une analyse du prix Nobel de l’économie Amartya Sen commençant par une citation… de Lénine !
Discrédité par l’expérience soviétique et ses suites chinoise, albanaise ou coréenne, le communisme est de retour. On pourrait l’appeler Marx 2.0. Ou encore : Communistes, saison 2. Le scénario reste à écrire, mais certaines scènes sont déjà en cours de tournage. Toutes, du reste, ne sont pas convaincantes. Les ventes du Capital progressent, mais les niveaux restent raisonnables : 6 000 exemplaires en un an pour l’édition Folio.
Internet. L’autocollant «Rêve générale», qui a fait un tabac lors des dernières manifestations contre la crise ou le culte persistant de Che Guevara (posters) apparaissent d’abord comme une façon de jouer avec la mythologie révolutionnaire. Plus significatifs sont la multiplication des discussions sur Internet. Y compris là où on ne les attendrait pas, comme ces 175 contributions au débat «Retour du communisme» lancé par le site developpez.com, qui se veut «club des professionnels de l’informatique». De même, inconnus du grand public il y a dix ans, des philosophes comme Jacques Rancière, Toni Négri ou Alain Badiou, tous nourris de marxisme, sont désormais sollicités régulièrement par les médias.
[...] Paradoxalement, certains experts de la finance ont également replongé dans les œuvres pour mieux comprendre comment le capitalisme avait pu à ce point se fourvoyer.
[...] Un feu de paille ? Animateur de l’émission Ce soir ou jamais, sur France 3, Frédéric Taddéï a organisé plusieurs débats autour de la critique du capitalisme. «On assiste à la montée en puissance des antilibéraux et des marxistes. J’ai été journaliste à Actuel et, de Jean-François Bizot, j’ai appris qu’il faut surveiller les contestataires, de quelque bord qu’ils soient. Car c’est d’eux que viennent les idées de demain.»