« La crise fait plonger les recettes de l’Etat | « Je souhaite aller en prison » » |
Le refus de Suu Kyi : « une source d'inspiration », selon Gordon Brown
Fin du procès de Clotilde Reiss
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 12.08.09 | 16h07 • Mis à jour le 12.08.09 | 16h22, extrait
"Reiss est en détention mais le procès pour examiner les accusations qui pèsent sur elle est terminé", a déclaré M. Mortazavi. "Toute décision pour qu'elle soit libérée sous caution (...) ou qu'elle reste en prison appartient au juge", a-t-il ajouté. "Clotilde Reiss n'a pas encore été libérée. Dans le cas d'une acceptation de la caution et d'une remise en liberté, cette ressortissante française n'a aucunement le droit de quitter le pays jusqu'à ce que soit rendu le verdict", a-t-il dit, selon Fars.
Par ailleurs, selon l'agence Reuters citant l'agence iranienne Irna, la France a accepté de fournir une caution pour la remise en liberté de Clotilde Reiss. "L'ambassade de France à Téhéran a transmis une lettre officielle au ministère des affaires étrangères iranien acceptant de fournir une caution et des garanties écrites pour la libération de Clotide Reiss", a dit à Irna un responsable gouvernemental dont l'identité n'est pas précisée.
Point de vue
Birmanie : un verdict inadmissible
LE MONDE | 12.08.09 | 15h24 • Mis à jour le 12.08.09 | 15h24
par Gordon Brown, premier ministre britannique, extrait
L'issue épouvantable mais inévitable du simulacre de procès d'Aung San Suu Kyi est l'ultime preuve que le régime militaire de Birmanie persiste à défier le reste du monde. L'annonce décourageante de sa condamnation à dix-huit mois de résidence surveillée est tragique, pour elle et sa famille, mais également pour le peuple birman, qui souffre au quotidien sous le joug de la tyrannie.
Les généraux auraient pu saisir cette chance de répondre aux revendications croissantes de changement, et choisir la voie de la réforme comme le demande la communauté internationale. Ils l'ont purement et simplement esquivée. Les chefs d'accusation sont sans fondement, le verdict scandaleux.
La communauté internationale doit réagir à cette nouvelle injustice en lançant un message clair à la junte : ses actes de tyrannie ne seront plus tolérés. De nouvelles sanctions visant directement les intérêts économiques du régime ont été décidées par l'Union européenne en réponse au verdict. Elles doivent être appliquées le plus rapidement possible.
Une action résolue du Conseil de sécurité de l'ONU doit suivre. Seul un embargo mondial sur la vente d'armes au régime saura constituer un premier pas. Je pense également que nous devrions identifier et cibler les juges complices de ces procès politiques factices.
Les généraux ne doivent avoir aucun doute sur la forte solidarité internationale en faveur de la liberté, de la démocratie et du développement en Birmanie. Les conditions politiques et humanitaires dans le pays continuent de se détériorer. Lorsque le cyclone Nargis tua 140 000 personnes et en dépouilla des millions en 2008, les efforts d'assistance du monde entier se heurtèrent à la résistance des autorités ; le soulèvement pacifique des moines de 2007 fut réprimé par la violence ; les minorités ethniques sont persécutées et subissent des attaques armées. Les médias sont muselés, les libertés d'expression et de rassemblement sont inexistantes, et le nombre de prisonniers politiques a doublé, dépassant aujourd'hui 2 000.
De ces prisonniers, Aung San Suu Kyi est la plus emblématique. Elle est devenue un symbole d'espoir et de défiance. Aung San Suu Kyi est une femme d'un très grand courage. Ayant à peine vu ses deux fils pendant ses longues années d'isolement, elle reste cependant déterminée dans sa foi en la démocratie et en le peuple birman. Son refus de plier sous le joug de la tyrannie est une source d'inspiration.