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« Je souhaite aller en prison »
NDLR : Un « psychiatre » aurait décrite Hanane Khoubza comme « déphasée »...
Vols à l’étalage : un an ferme
« À ce stade, on peut se demander si voler les magasins n’est pas une maladie mentale » , dit Fernand Kato, qui présidait hier le tribunal correctionnel de Mulhouse, où Farida Oudina, 42 ans, déjà 19 fois condamnée dont 17 fois pour des vols...
Publié le 09/06/2009, à lire sur l'Alsace
A la une / Mulhouse / Page 1 / Article
Edition du jeudi 30 octobre 2008
L'Alsace/Le Pays
Justice « Je souhaite aller en prison »
Il y a cinq ans, Hanane Khoubza avait été condamnée à un an de prison pour avoir giflé deux jours auparavant Fernand Kato, le président du tribunal correctionnel de Mulhouse, qui venait de lui annoncer une condamnation à trois mois de prison, en comparution immédiate, pour l’agression d’une policière. La jeune femme, aujourd’hui âgée de 26 ans, se retrouvait hier une nouvelle fois poursuivie en comparution immédiate devant le même tribunal correctionnel à nouveau présidé par Fernand Kato.
« Lundi vers 19 h 20, avenue Schuman à Mulhouse, vous avez accosté une jeune femme qui sortait de son travail de caissière et vous lui avez réclamé une cigarette. Vous avez alors essayé de lui arracher son sac à main et comme elle a résisté vous l’avez tirée par les cheveux puis vous l’avez menacée avec un couteau. Un homme qui était avec son chien est intervenu. Vous l’avez menacé aussi en lui disant que vous aimez goûter le sang. Vous lui avez demandé s’il préfère que vous plantiez avec le couteau son chien ou la fille… », résume le magistrat.
J’ai eu peur de mourir
La prévenue a reconnu l’agression. Elle a raconté qu’elle avait besoin d’argent, car elle était allée aux Restos du cœur et à l’Armée du Salut et qu’ils ne lui avaient rien donné. Dans sa démarche hésitante et son élocution confuse, elle explique aussi qu’elle fumait vingt joints de résine de cannabis par jour jusqu’il y a trois semaines. Durant sa garde à vue, elle a été examinée par un psychiatre qui l’a décrite comme « déphasée », mais qui ne lui a pas trouvé de maladie mentale.
Tout à coup, Hanane Khoubza énonce qu’« en dehors de la prison il n’y a pas de sécurité ». Elle dit qu’elle a trop d’ennemis dehors. « Qui ? », demande le président. Réponse : « Tous mes ex. »
Mais elle s’étonne de l’absence de la victime qui réclame 800 de dommages et intérêts. « J’ai eu vraiment peur de mourir. Je n’arrive pas à enlever de ma tête le visage de l’agresseuse. Je ne peux pas venir la revoir à l’audience », a expliqué cette jeune femme à la police.
« Oui, je souhaite aller en prison ! », répète ensuite la prévenue. « Et à combien estimez-vous la peine que vous méritez ? », la questionne Fernand Kato. Elle réfléchit deux secondes et fait : « Allez, six à neuf mois… »
Elle tient des propos hallucinants
« Elle encourt sept ans. On peut comprendre l’absence de la victime qui ne peut plus que se sentir une proie vulnérable. Mlle Khoubza l’a tirée sur plusieurs mètres par les cheveux », commence Nadine Schaller-Litolff. La représentante du parquet souligne aussi que la prévenue a quand même 1 350 de ressources mensuelles sans travailler. Elle réclame alors un an de prison, dont huit mois ferme.
« Elle tient des propos hallucinants, disant qu’elle veut aller en prison, faisant des déclarations incroyables comme sur le sang qu’elle veut goûter… », plaide pour la défense Me Sandrine Walter, en doutant des conclusions de l’expert psychiatre, car pour elle la prévenue présente manifestement des troubles psychologiques. Alors Hanane Khoubza vient vers elle et la coupe : « C’est bon, t’arrête… »
Jugement : un an de prison ferme avec mandat de dépôt et 800 à verser à la victime.
Jean-Marie Stoerkel