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La ville de Paris évacue les Afghans du square Villemin
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Paris : le «square des Afghans» évacué
Le Parisien | 19.08.2009, 07h00, extrait
Certains avaient même une autorisation de séjour en bonne et due forme. Ils dormaient là faute de places ailleurs. Le square Villemin avait fait parler de lui en avril dernier, quand un homme avait été tué lors d’une rixe entre exilés dans le jardin public. « On tolérait la situation depuis longtemps, mais elle est devenue trop problématique, explique Rémy Féraud, maire (PS) du Xe, qui a décidé d’y mettre un terme avec la mairie de Paris et la préfecture. Le matin, il fallait l’intervention des services de sécurité pour ouvrir le parc. Mais il y a trois semaines, un de ces agents a été agressé, rendant la situation encore plus délicate. » « Le square n’était pas une solution », insiste l’élu, qui renvoie l’Etat à ses responsabilités. Prévenus de cette évacuation, les services de l’Etat ont ouvert 80 places d’hébergement supplémentaires à Paris. La mairie, elle, se chargeant d’en ouvrir 20 pour les mineurs. « Cela suffira peut-être pour aujourd’hui, admet Pierre Henry, le directeur général de France Terre d’asile, mais cette décision ne va rien régler. » « Il y a de nouveaux arrivants tous les jours, d’ici au 1 e r septembre, on sera à nouveau débordés. L’ensemble du dispositif d’accueil est déjà saturé, il faut créer de nouvelles places », insiste Pierre Henry, qui réclame une réunion d’urgence des autorités publiques et des associations. Chassés de Villemin, les exilés devront trouver refuge ailleurs. Autour du square, on s’inquiète : « Le problème va se reporter dans tout le quartier », assure Bernard, qui témoigne du ras-le-bol des riverains du canal Saint-Martin. Lui aurait préféré que le square reste ouvert, mais avec « des aménagements, des douches, des sanitaires et un service de nettoyage le matin, voire une antenne de la Croix-Rouge. » Un nouveau Sangatte que les autorités ont voulu éviter.
Actualités générales
Les réfugiés afghans évacués du square Villemin à Paris
Créé le 18.08.09 à 22h47 | Mis à jour le 19.08.09 à 07h37, 20 minutes, extraits
PARIS - L'évacuation s'est passée dans le calme...
«Allez, bonsoir, allez vous coucher!» Square Villemin, 10e arrondissement, Paris. Un CRS s’adresse à un attroupement de réfugiés afghans, ayant pour seul bagage un grand sac poubelle, rempli de leurs maigres biens. Ce mardi soir, mairie et préfecture de police de la capitale ont décidé conjointement d’évacuer le jardin public, situé entre le canal Saint-Martin et la gare de l’Est.
[...] L’évacuation se fait dans le calme. Côté mairie, les instructions ont été très claires: pas de contrôle ni d’arrestation ce soir. D’où le dispositif léger. «Le but c’était de faire en sorte qu’il n’y ait pas de réintroduction dans le square», explique un responsable de la police, sur place.
[...] Un peu avant l’opération, le directeur général de France Terre d’asile, Pierre Henry confiait à 20minutes.fr: «Je peux comprendre cette fermeture, mais qu’est ce qu’on fait après? On ne peut pas faire la guerre pour la liberté en Afghanistan et en ignorer les conséquences sur notre territoire.»
C’est donc une réflexion plus générale sur l’asile et l’hébergement que réclament les associations présentes. Karine, salariée d’une association humanitaire s’indigne: «En tant que Française, j’ai honte. De toute façon, ce qu’on voit ici, c’est le programme de Besson: empêcher les rassemblements.»
[...] «Pas la prison, pas la prison», scandent, dans un anglais hésitant, une poignée de réfugiés. Entre deux déclarations à la presse, Jean-Michel Centres du MRAP sert d’interprète aux jeunes Afghans. «Un bus encadré par les flics, ils ne veulent pas y aller!». Le militant tente de leurs expliquer qu’il s’agit en fait de bus à destination des centres d’hébergement. Finalement, ils ne seront qu’une quinzaine à accepter de monter à bord. Les autres préférant s’évanouir dans la nuit parisienne, à la recherche d’un autre square, ou d’un banc, pour passer la nuit.
Un responsable de la police a assuré que le dispositif serait renouvelé tous les soirs, au moins jusqu’à vendredi, afin que les réfugiés «perdent l’habitude d’y dormir».