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Le temps des épreuves
Nicolas Sarkozy espère conclure au Brésil la vente de l'avion de combat Rafale
LE MONDE | 05.09.09 | 14h21 • Mis à jour le 06.09.09 | 14h32, extrait
Rio de Janeiro Correspondant
Un mot résume la visite de vingt-quatre heures que Nicolas Sarkozy consacre, dimanche 6 et lundi 7 septembre, à Brasilia : Rafale. D'autres contrats importants sont en discussion, mais c'est l'ombre de l'avion de combat construit par Dassault Aviation qui planera sur les cérémonies de la fête nationale brésilienne, dont le président français est l'invité d'honneur. Le Brésil doit renouveler sa flotte aérienne militaire (entre 120 et 150 avions). Un premier appel d'offres porte sur 36 appareils de combat polyvalents. En octobre 2008, l'armée de l'air a annoncé le trio des "finalistes" encore en lice : le F-18 Super Hornet de l'américain Boeing, le Gripen du suédois Saab et le Rafale. Depuis, les trois constructeurs se livrent une lutte feutrée mais féroce, avec l'aide de leurs gouvernements, pour remporter ce contrat, estimé, selon les options techniques retenues, entre 3 et 4 milliards d'euros.
Parti favori, le Rafale le reste, pour une raison essentielle aux yeux du Brésil&nbps;: au-delà de la qualité de son offre, les Français sont prêts à apporter à leur éventuel client le maximum de transferts de technologie. Plus que l'achat d'un avion de combat de nouvelle génération, Brasilia veut acquérir le savoir-faire et la technologie pour construire cet avion et se doter à terme d'une industrie militaire aérienne autonome. Seule la France lui garantit cette perspective dès aujourd'hui et sans restriction, comme l'ont rappelé ces derniers mois le ministre de la défense, Hervé Morin, et le président du Sénat, Gérard Larcher.
Le temps des épreuves
LE MONDE | 05.09.09 | 18h47, extraits
Perpignan, envoyée spéciale
Le photographe américain David Burnett se souvient avec nostalgie des temps glorieux, dans les années 1970, quand il attendait dans son salon "le coup de fil magique". "Le téléphone sonnait, c'était l'agence qui appelait pour m'envoyer au Baloutchistan. Je regardais sur une carte où c'était, et je sautais dans le premier avion." Aujourd'hui, le téléphone sonne rarement. Même les photographes au talent confirmé ne trouvent plus ni financement ni débouchés pour leurs images. Cela fait quinze ans qu'à Perpignan, au festival Visa pour l'image, on déplore le déclin du photojournalisme d'auteur, victime de la baisse des prix, de la surabondance de photographes, de la mauvaise santé de la presse, de l'explosion d'Internet. Mais depuis 2008, avec la crise économique, les choses ont pris un tour dramatique.
[...] Les photos d'illustration (souvent scénarisées) ont également fait une entrée remarquée sur le marché. Après les géants Getty et Corbis, ce sont les microstocks, petites banques d'images en ligne, qui offrent les photos les moins chères du monde : les sites comme Fotofolia ou iStock proposent aux photographes de déposer leurs images, vendues à des prix plancher, parfois pour seulement 1 euro. Le 27 avril, Time a fait sa couverture à partir d'une photographie trouvée sur iStock : un bocal, rempli de pièces de monnaie, illustre un article sur "La nouvelle frugalité". Même si l'image a été largement retravaillée par un graphiste, le matériel de base n'aura coûté au magazine que quelques dizaines de dollars. Du jamais-vu.
[...] Pour la première fois, à Perpignan, un prix du Webdocumentaire a été attribué. Le président du jury, Samuel Bollendorff, a travaillé une année entière pour produire, à partir de son voyage en Chine, un objet interactif intitulé "Voyage au bout du charbon". De ses images, il avait d'abord fait un livre, acheté par 2 000 personnes. Puis une exposition, vue par 5 000 visiteurs. Son webdoc, financé en partie par une bourse du CNC et hébergé par le site Lemonde.fr, a été visionné par 150 000 visiteurs.