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Dessaisi, Courroye parle de « gâchis »
NDLR : C'est bien, voilà Courroye déssaisi, soulagé. Il va pouvoir venir chez moi, pour visiter les WC.
Deux ordinateurs volés à Mediapart
Lefigaro.fr, 27/10/2010 | Mise à jour : 12:54
Dans la nuit du 7 au 8 octobre, deux semaines avant le vol des ordinateurs des journalistes du Monde et du Point en charge de l'affaire Bettencourt, un cambriolage a eu lieu à la rédaction du site internet Médiapart.
"Deux ordinateurs portables ont été volés. Un disque dur externe contenant des données confidentielles et deux cédéroms regroupant les fameux enregistrements réalisés chez Liliane Bettencourt ont également disparu", peut-on lire sur le site internet, qui a annoncé avoir déposé une plainte.
Dessaisi, Courroye parle de "gâchis"
Avec Reuters, 27/10/2010 | Mise à jour : 14:48
Le procureur de Nanterre (Hauts-de-Seine) Philippe Courroye, qui va devoir abandonner la conduite de plusieurs enquêtes concernant l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, parle de "gâchis". Ce magistrat proche de Nicolas Sarkozy était accusé de partialité par les syndicats de magistrats et la gauche, mais refusait de confier ses dossiers à un juge indépendant comme le demandait notamment l'opposition.
Il y a finalement été poussé hier par son supérieur, le procureur général de Versailles, qui a souhaité mettre un terme au conflit entre Philippe Courroye et la présidente du tribunal de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez, expliquant vouloir préserver l'image de la justice. "Quel gâchis !", déclare Philippe Courroye dans des propos relatés dans Le Monde de jeudi. "Ce que l'on me reproche, c'est l'efficacité des enquêtes que je conduis", estime-t-il.
Il assure avoir conduit sans aucune influence de l'Elysée les enquêtes qu'il menait, concernant notamment le ministre du Travail, Eric Woerth, et un supposé financement illicite de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. "Depuis quatre mois, on ne cesse d'exercer des pressions sur le parquet, pressions syndicales, pressions politiques de l'opposition, pressions judiciaires (...) Tout ce que je fais est forcément suspect. Les seules pressions que je n'ai pas reçues sont celles que vous me prêtez", dit-il.
Le procureur général Philippe Ingall-Montagnier lui a envoyé hier par fax l'ordre d'ouvrir une information judiciaire, après un communiqué envoyé aux agences de presse et une intervention à l'Assemblée de la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, sur le sujet, dit le cabinet du procureur Courroye.
Un ou plusieurs juges d'instruction de Nanterre seront donc désignés, après quoi Philippe Ingall-Montagnier demandera à la Cour de cassation le transfert de leurs dossiers dans une autre juridiction. La même démarche sera faite pour le dossier d'Isabelle Prévost-Desprez, qui vise un supposé "abus de faiblesse" sur Liliane Bettencourt.
L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) a jugé hier que l'épisode signifiait que le procureur Courroye était "lâché" par le pouvoir politique. Le syndicat estime que le projet de Nicolas Sarkozy de supprimer les juges d'instruction est discrédité. L'opposition socialiste, elle, voit dans la décision de dessaisir le procureur Courroye la confirmation de la validité de ses critiques sur la conduite de cette procédure. Ce n'est pas l'avis de Michèle Alliot-Marie. "Cette affaire n'est pas politique et je ne veux pas qu'elle soit politique", a dit la ministre de la Justice aujourd'hui sur France Inter.