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Un flic règle ses comptes avec Sarkozy
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Publié le 22/10/2010 14:59 - Modifié le 22/10/2010 à 15:12 | LaDepeche.fr
Cohen décomplexé face à l'insécurité
Pierre Cohen, le maire de Toulouse, entend faire de la 4e ville de France un laboratoire d'une nouvelle politique de sécurité urbaine pour la gauche et proposer une alternative aux méthodes de la droite.
De ce fait, la police municipale a été déployée dans toute la ville et partouille même à pied dans les quartiers sensibles. L'Office de la tranquilité, fondé il y a un an, a déjà reçu 200 000 appels et écoute les doléances des Toulousains 24h/24.
La ville a également créé six médiateurs (appelés chuteurs) pour maîtriser les tapages nocturnes, dans une ville de tradition festive.
Concernant la vidéoprotection, la municipalité prend le temps de la réflexion sur le bien fondé d'un élargissement du dispositif. En effet, bien que pressé par l'ancien maire, Jean-Luc Moudenc, et le ministère de l'Intérieur d'installer plus de caméras de surveillance, le conseil municipal a lancé un audit sur le sujet et renvoyé sa décision à la fin de l'année 2010.
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Un flic règle ses comptes avec Sarkozy
Le Figaro, 12/11/2010 | Mise à jour : 14:06
Le 3 février 2003 à Toulouse, Nicolas Sarkozy tance publiquement Jean-Pierre Havrin, grand flic et père de la police de proximité, une "crucifixion" juge ce dernier, qui brise le silence 7 ans après dans un livre, critique de la gestion gouvernementale du dossier sécurité.
Dans "Il a détruit la police de proximité", qui sort jeudi en librairie, Jean-Pierre Havrin revient sur cette journée, qui avait sonné le glas de sa conception d'une police proche des gens, conçue avec Jean-Pierre Chevènement quand il était son conseiller Place Beauvau, pour mieux s'implanter dans les quartiers sensibles.
Lors d'un entretien avec des journalistes de l'AFP, l'ancien DDSP (directeur départemental de la sécurité publique) de Haute-Garonne décrit une "corrida médiatique" pendant laquelle il a pris sur soi pour ne pas donner "un coup de boule" à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur.
Devant les médias et des personnalités, celui-ci avait durement critiqué les policiers toulousains devant Jean-Pierre Havrin et ses collègues.
"Le travail de prévention que vous faites est très utile, mais vous n'êtes pas des travailleurs sociaux. Organiser un match de rugby pour les jeunes du quartier, c’est bien, mais c’est pas la mission première de la police. La mission première de la police? L’investigation, l’interpellation, la lutte contre la délinquance", avait déclaré M. Sarkozy.
Trois semaines plus tard, le patron de la police toulousaine était évincé et nommé président de la Fédération sportive de la police française (FSPF), jusqu'à sa retraite, fin 2007.
Sans négliger la répression "qui doit être dure", il plaide pour un travail de prévention de longue haleine permettant aux policiers de mieux connaître les cités et leurs habitants, donc d'identifier plus facilement les malfrats.
Dans son livre, l'ex-policier accuse celui qu'il qualifie de "Tartarin de Neuilly" et d'"ennemi de la police", d'avoir "tué" le métier de policier et de gendarme en les transformant en "marionnettes au service du pouvoir, en fournisseurs de statistiques lénifiantes". Pour Havrin, le président de la République fait fausse route.
"J'ai été viré par un homme, réhabilité par le peuple", lance Jean-Pierre Havrin, adjoint au maire PS de Toulouse en charge de la sécurité, depuis 2008, où il s'est attelé à mettre sur pied une police municipale... de proximité.
L'Elysée, sollicité par l'AFP, n'a pas souhaité faire de commentaire.
Le livre est-il une plate-forme programmatique pour briguer le ministère de l'Intérieur si le PS gagne la présidentielle de 2012? "Non, le poste est pour (le maire de Dijon François) Rebsamen", répond en souriant l'élu toulousain qui aimerait que son travail serve de "base de réflexion" à la gauche.