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La lettre d'adieu d'un magistrat
NDLR : Petit, on m'a appris que la considération n'était pas un du, qu'elle se mérite. Plus grand, on m'a souvent lancé qu'il fallait aussi quotidiennement faire, voire même inlassablement refaire ses preuves...
Magistrats : "pas laxistes" (Mercier)
AFP, 10/02/2011 | Mise à jour : 12:03
Le ministre de la Justice Michel Mercier a assuréce matin à Agen vouloir "que les magistrats soient considérés", à l'issue d'une réunion avec des représentants d'organisations syndicales de la profession, et il a regretté qu'un "fossé se soit creusé".
Alors que l'ensemble des magistrats français mènent une journée d'action contre les mises en causes formulées par le président Sarkozy dans l'affaire Laetitia, M. Mercier, qui consacre sa journée à la visite d'installations pénitentiaires, en a rencontré une délégation au palais de Justice d'Agen.
"Je veux que les magistrats soient considérés", a-t-il dit à la sortie. "Ce sont des magistrats républicains qui font leur travail", a-t-il ajouté, estimant "qu'ils ne sont pas laxistes". "Je suis conscient qu'il y a des interrogations, un fossé s'est creusé", a-t-il encore remarqué, lançant :" Même si ça peut paraître étrange que le ministre de la Justice dise cela, il faut que le fossé se comble".
Il a qualifié cet échange avec les magistrats de "loyal et intéressant". Les magistrats présents ont indiqué ensuite à la presse qu'ils considéraient ces propos comme "un discours d'apaisement", tout en regrettant que le ministre n'ait pas formulé de regret explicite sur les mises en cause de leur profession, ni pris d'engagement sur de nouveaux moyens de la justice.
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La lettre d'adieu d'un magistrat
Par Marie-Laure Combes
Publié le 10 février 2011 à 11h25
Mis à jour le 10 février 2011 à 11h47, Europe 1
Avant de se suicider, il avait laissé une lettre dans laquelle il écrivait "On dit que je suis incompétent".
Jeudi, les magistrats français mènent une grande journée d'action pour protester contre la mise en cause de leur travail par Nicolas Sarkozy. Philippe Van Tran, juge d'instruction au TGI de Pontoise, n'en fera pas partie. Il s'est suicidé le 16 septembre dernier. Dans une lettre écrite avant de mourir, publiée jeudi par le nouvelobs.com, il dénonçait sa charge de travail.
"J'ai tout donné à la justice"
"J'ai tout donné à la justice et à la magistrature. (...) On dit que je suis incompétent pour gérer mon cabinet alors qu'avec la meilleure volonté du monde, il est impossible de faire face à la charge de travail", écrit Philippe Van Tran.
Le juge d'instruction suivait 150 dossiers, dont 90 affaires criminelles, précise Le Nouvel Obs. "Personne ne vous félicite quand tout va bien et que vous vous épuisez au travail. [On] m'accable de tous ces maux et mes propres collègues ne m'ont soutenu qu'en apparence", écrit encore Philippe Van Tran.
Un premier appel à l'aide, incompris
Sous anti-antidépresseurs depuis le mois d'avril, le magistrat avait tenté de s'emparer de l'arme d'un policier en service au tribunal de Pontoise. Un geste désespéré qui ne lui avait valu que des convocations disciplinaires. Philippe Van Tran s'est jeté sous les roues du RER le 16 septembre, à la veille d'un rendez-vous avec le médecin du travail.
En 2010, l'Union syndicale des magistrats (USM) a recensé "au moins quatre ou cinq suicides" de magistrats. Deux fois plus que l'année précédente.
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Alors que les magistrats manifestent jeudi, nouvelobs.com publie la lettre de Philippe Tran-Van, qui a mis fin à ses jours le 16 septembre car il ne parvenait plus à faire face à sa charge de travail. En 2010, au moins quatre magistrats se sont suicidés.
A lire sur http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/02/10/01016-20110210ARTFIG00504-accable-par-le-travail-un-juge-d-instruction-s-est-suicide.php