Marche rose pour la fillette retirée à sa famille d'accueil

Encore de source la Dépêche.fr...

Logique de la loi et/ou du cœur ?

Roland Coutanceau, psychanalyste et psychiatre, expert auprès de la Cour de cassation.

Quelles peuvent être les conséquences d'un changement de famille d'accueil ?

S'il y a une vraie greffe entre l'enfant et les adultes, c'est très douloureux de la casser. Cette affaire illustre la divergence entre la logique légitime de la loi et celle du cœur. Changer de famille d'accueil pour le plaisir de faire de la durée déterminée, ça se discute.

Et si les liens deviennent trop forts entre l'enfant et sa famille d'accueil ?

Si les parents biologiques ne sont pas dans la situation de revendiquer l'enfant assez vite, on est sur le fil du rasoir. Les enfants qui ont le plus de stabilité, dans mon expérience, sont ceux qui ont eu une même famille d'accueil sur du long terme. Dans ce cas-là, l'humain est plus fort que l'aspect légal. Pour l'enfant, ses parents sont ceux qui s'occupent de lui. Pour éviter les difficultés quand il a encore ses parents biologiques, on conseille aux familles d'accueil de se faire appeler tonton et tata ; ça évite le papa maman. Mais c'est vrai, quand ça se passe bien, symboliquement, dans le cœur et dans l'esprit, on est dans une véritable famille adoptive où le papa maman l'emporte.

Dans le cas présent, un retour en arrière est-il possible ?

C'est au juge d'apprécier. J'ai vu des situations où on rejoue les cartes. Mais c'est cornélien.