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Magistrats : Badinter critique Sarkozy
NDLR : Magistrat, « juste une carrière de bourreau », c'est ce que nous en disait Laurent Lèguevaque.
Magistrats: Badinter critique Sarkozy
AFP, 12/02/2011 | Mise à jour : 08:08
Le sénateur socialiste et ancien garde des Sceaux Robert Badinter reproche à Nicolas Sarkozy, dans un entretien à Libération, d'avoir porté "une terrible accusation" contre les magistrats qui explique la fronde, selon lui inédite, de ce corps. "Quand le président de la République déclare Il y a faute, cela signifie que des magistrats ont été des facilitateurs du crime. C'est une terrible accusation contre des magistrats dont la mission est précisément de poursuivre des criminels", explique Robert Badinter.
"Une fronde comme celle-là, je n'en ai jamais connu", poursuit-il, ajoutant: "Les propos de Nicolas Sarkozy ont été l'étincelle. Mais la poudre était accumulée depuis longtemps."
L'ancien ministre de la Justice exprime par ailleurs son rejet d'un durcissement de la justice des mineurs qui "doit demeurer une justice à part, avec des juges et des éducateurs spécialisés". Robert Badinter se montre également très réticent à l'idée d'introduire des jurés populaires en correctionnelle: "Nicolas Sarkozy oublie l'essentiel: juger est un métier qui demande un savoir et une expérience."
"Cet appel à des jurés en correctionnelle est une forme de défiance à l'encontre des magistrats, trop laxistes aux yeux du président", selon lui.
Mediator : premier round d'avocats à Nanterre
Mots clés : mediator, justice, médicament, NANTERRE, Jacques Servier
Par Anne Jouan
Le Figaro, 11/02/2011 | Mise à jour : 20:09
L'audience est prévue pour septembre, mais d'ici là, l'enquête devrait être regroupée à Paris.
C'était la foule des grands jours, vendredi, au tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour cette audience technique, dite de fixation. Le tribunal a étudié la recevabilité de deux citations directes pour «tromperie aggravée» déposées par des malades ayant consommé du Mediator. Cette procédure permet, comme l'ont plaidé les avocats des victimes, Charles Joseph-Oudin et François Honnorat, d'aller plus vite que par la voie classique de la plainte. «Les délais de traitement des affaires sanitaires nous conduisent à choisir cette voie pour obtenir des résultats dans un délai raisonnable », a expliqué vendredi Me Honnorat. Sachant que sur la qualification de la tromperie, «nous sommes en mesure d'apporter la preuve des infractions», a ajouté Me Joseph-Oudin .
En matière judiciaire, la tromperie désigne la mise sur le marché d'un produit, ici le Mediator, qui ne correspond pas à ce que son fabricant a déclaré. Mis à l'origine sur le marché pour réduire le taux de lipides dans le sang et comme adjuvant au régime antidiabétique, le médicament des laboratoires Servier n'a jamais été officiellement présenté par le groupe pharmaceutique comme un dérivé des amphétamines ou un coupe-faim. Or, si le Mediator avait été présenté comme tel, sa presciption aurait été différente et son retrait du marché serait intervenu bien plus tôt, c'est-à-dire en 1997, date à laquelle les anorexigènes ont commencé à disparaître des pharmacies en raison d'effets secondaires graves, notamment cardiaques.
Les six plaignants se sont vu fixer une somme allant de 0 à 1 000 euros qu'ils devront verser avant le 8 avril comme garantie du sérieux des poursuites. Isabelle Prévost-Desprez, la présidente de la 15e chambre, a par ailleurs choisi un calendrier rapide, à savoir le 26 septembre (sept jours d'audience sont prévus) pour le procès contre les laboratoires Servier et son fondateur, Jacques Servier, aujourd'hui âgé de 88 ans. Le procès se tiendra à Nanterre.
Me Temime a appelé de ses vœux l'ouverture d'une instruction judiciaire à Paris, alors que les avocats des victimes préféreraient rester à Nanterre, juridiction d'Isabelle Prévost-Desprez. «Pourquoi ne pas nommer un sacro-saint juge d'instruction pour mener l'enquête à Paris ?» a estimé devant le tribunal Hervé Temime. Mais Charles Joseph-Oudin juge, lui, qu'«ouvrir une information judiciaire sur la question de la tromperie constitue un enterrement de première classe». Et d'ironiser sur «le prévenu qui, de lui-même, réclame l'ouverture d'une instruction».
Pour l'instant, des procédures sont ouvertes dans divers tribunaux, ce qui nuit à la lisibilité de l'affaire. En début de semaine, le siège des laboratoires à Neuilly a été perquisitionné et Jacques Servier, comme d'autres dirigeants du groupe, a été entendu par les enquêteurs. Dans les prochains jours, toute l'enquête pénale sur l'affaire du Mediator devrait être regroupée à Paris, au pôle de santé publique, et confiée à des juges d'instruction. Le Mediator a été commercialisé de 1976 à 2009 en France, où il est accusé d'avoir causé la mort de 500 à 2 000 personnes.