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Guérini: Aubry a retourné à Montebourg son dossier de preuves
Le Parisien | Publié le 31.03.2011, 18h44
Martine Aubry a retourné "immédiatement" à Arnaud Montebourg son dossier de défense dans le procès en diffamation qui lui est intenté par Jean-Noël Guérini, patron de la fédération des Bouches-du-Rhône, jugeant que des pièces violaient le "secret de l'enquête et de l'instruction". "Tu m'as fait déposer, ce jour, une copie de l'offre de preuve et des documents que tu aurais produits dans le cadre de ta défense dans le procès en diffamation qui t'est intenté", écrit la première secrétaire au député de Saône-et-Loire dans cette lettre datée du 22 mars dont l'AFP a pris connaissance. "Je constate avec étonnement à la lecture du sommaire, qu'outre ton rapport, figurent des copies de procès-verbaux de police et des retranscriptions d'écoutes téléphoniques provenant à l'évidence d'une procédure judiciaire en cours", indique Mme Aubry. "Ignorant comment ces documents sont parvenus entre tes mains en violation du secret de l'enquête et de l'instruction, et ne sachant si tu as requis et obtenu l'autorisation des autorités judiciaires pour les produire, je ne puis en l'état que te les retourner immédiatement, me refusant à les conserver et aussi à prendre connaissance de leurs contenus", conclut-elle. Le 22 mars, M. Montebourg, auteur d'un rapport accusant de "dérives" la fédération PS des Bouches-du-Rhône, était allé déposer rue de Solférino son "offre de preuves" qui comporte "44 pièces, soit au total 174 pages, 20 témoins et un enregistrement audio", selon son avocat. Il avait livré également à M. Guérini ce dossier de preuves en réponse aux poursuites en diffamation lancées par le président de la fédération, avait-on indiqué de même source.
Monde
Les leçons de Fukushima
Le Point.fr - Publié le 03/04/2011 à 10:37 - Modifié le 03/04/2011 à 10:56, extraits
De notre envoyée spéciale à Tokyo, Caroline Puel
Au-delà d'une aide immédiate, les experts français envoyés au Japon devront déterminer comment éviter une nouvelle catastrophe.
"Un accident aussi grave, il faudra au moins dix ans pour en tirer les conséquences. Regardez la centrale américaine de Three Mile Island. Il a fallu six ans pour que l'on puisse accéder au coeur et que l'on comprenne que près de la moitié de ses combustibles étaient entrés en fusion lors de l'accident de 1979." C'est sur le long terme que travaille Philippe Jamet, commissaire à l'Autorité de sûreté nucléaire, arrivé fin mars au Japon avec la ministre de l'Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet. Leur mission : évaluer la crise nucléaire de Fukushima et identifier l'aide que le France peut apporter au Japon. À ce jour, la situation n'est toujours pas stabilisée (voir notre dossier spécial Japon). ...
Les responsables japonais voient d'un oeil positif la possible coopération avec les Français. Ils le savent : il est impératif que le site de Fukushima soit sécurisé au plus vite. Le risque de séisme de forte magnitude reste toujours présent dans cette région et un nouveau tremblement de terre, ou un nouveau tsunami, pourrait avoir des effets dramatiques sur la centrale. À plus long terme, la coopération entre les experts français et leurs homologues japonais devrait permettre de formuler un "retour d'expérience" utile à tous les opérateurs du nucléaire civil, ce que le Premier ministre japonais a lui-même appelé de ses voeux. ...
À Fukushima, les réacteurs s'étaient bien arrêtés comme prévu lors du séisme. Le problème est venu de la force du tsunami qui a interrompu simultanément le circuit électrique et la fourniture en eau servant à refroidir les réacteurs à l'arrêt et les piscines de combustibles. De ce constat, les experts tirent une première leçon : les marges de sécurité face aux menaces naturelles devront être reconsidérées. Car la possibilité d'un tsunami de la taille de celui du 11 mars avait été sous-estimée. ...
Aujourd'hui, l'EPR, le nouveau réacteur de troisième génération que commercialise Areva, dispose d'un système de double coque. Il est certainement celui qui pousse le plus loin les normes en matière de sécurité, affirment les Français. C'est l'Autorité de sûreté nucléaire qui a été chargée de mener l'audit des installations françaises. "Celles qui ne passeront pas l'audit seront fermées", a prévenu Nicolas Sarkozy au cours de son voyage au Japon.... Au-delà du cas français, le chef de l'État, qui préside cette année le G20 et le G8, souhaiterait que des "normes internationales de sécurité nucléaire" soient déterminées avant la fin de l'année. ...
Wen Jiabao a également réclamé un audit approfondi de toutes les installations achevées et en cours de construction. Idem aux États-Unis. Au Japon, Naoto Kan réfléchit à séparer l'Agence de sûreté nucléaire (Nisa) du ministère de l'Économie, qui s'est fait l'avocat ces dernières années de l'important plan de développement nucléaire prévoyant la construction de 14 réacteurs supplémentaires d'ici 2030. Le Premier ministre pourrait envisager un changement fondamental dans la politique énergétique japonaise, révélait le 1er avril le Japan Times. Mais alors que les critiques se multiplient dans la presse japonaise sur le manque de préparation de Tepco, le Premier ministre japonais semble déterminé à attendre que la crise nucléaire soit maîtrisée pour passer en revue les responsabilités. ...
" L'enseignement principal que l'on peut retirer de Fukushima, estime Bernard Bigot, président de la CEA (Commission à l'énergie atomique et aux énergies alternatives), c'est qu'il n'existe pas de sécurité absolue. C'est l'association de la robustesse d'un concept et d'une organisation capable de faire face à des scénarios extrêmes qui est essentielle". D'où la nécessité de préparer des responsables bien entraînés à répondre aux éventuels accidents, attentats ou catastrophes naturelles par des exercices réguliers et actualisés. Et d'envisager sans doute des connexions entre les opérateurs des centrales nucléaires et l'armée, capable de mobiliser très vite des moyens adéquats. Tout cela implique aussi d'avoir une opinion informée par une communication transparente. À cet effet, l'audit français devrait être rendu accessible au grand public sur Internet...