« Racisme : 8 000 signalements sur Internet | Monaco : L'Express assigné en justice » |
Le coup de poker des avocats de Nafissatou Diallo
Actualité > L'affaire DSK
Le coup de poker des avocats de Nafissatou Diallo
Le Parisien, NEW YORK (ÉTATS-UNIS), de notre envoyée spéciale Violette Lazard | Publié le 26.07.2011, 07h00
Elle a d’abord été dissimulée sous un drap, à sa sortie du commissariat de Harlem le 14 mai juste après l’agression dont elle se dit victime. Pendant deux mois, comme elle le raconte au magazine « Newsweek », Nafissatou Diallo a ensuite été cachée dans un hôtel pour échapper aux journalistes et à la photo qui révélerait son visage au monde entier.
Changer l’image de la plaignante
Hier, Nafissatou Diallo est pourtant apparue à la une de « Newsweek », le magazine le plus vendu au monde, et dans le programme phare de la chaîne de télé ABC, « Good Morning America. » Le but est « que le monde sache qu’elle n’est ni une artiste du racket, ni une prostituée, a expliqué Douglas Wigdor, l’un des défenseurs de la jeune femme avec Kenneth Thompson. Elle est attaquée […] et elle a jugé important de mettre un nom et un visage sur son récit. » Ses avocats ont précisé qu'« elle comptait prochainement déposer une plainte au civil ». Depuis la libération sur parole de DSK le 1er juillet due à la découverte par le procureur de certains mensonges de Nafissatou Diallo, Kenneth Thompson avait laissé entendre que sa cliente parlerait. Le bruit de l’organisation d’une conférence de presse avait même couru. « C’était important pour lui de montrer sa cliente au monde pour que les gens cessent de fantasmer, note un avocat pénaliste américain. Mais c’est un peu sa dernière carte. Qu’il l’abatte maintenant montre qu’il craint vraiment que le procureur abandonne les charges. Mais l’opinion va être partagée sur ces sorties médiatiques. Certains vont penser qu’elle cherche à faire parler d’elle. Qu’elle répète une version des faits apprise par cœur avec ses avocats. »
L’avis d’un des journalistes de « Newsweek » qui a pu interroger la jeune femme pendant plus de trois heures est également mitigé. « Elle est très convaincante quand elle parle des faits, a déclaré Christopher Dickey, chef du bureau parisien du magazine sur ABC hier matin. Quand elle parle de son passé, elle semble en revanche avoir du mal à trouver les bonnes réponses. »
Pages: 1 · 2