« Courroye va être mis en examen | Diffamation : Messier débouté » |
Karachi : le PS « prêt à tout » (Copé)
Karachi : "difficile de dire que Sarkozy n'est pas concerné"
Publié le 22-09-11 à 18:32. Modifié à 21:25, par Le Nouvel Observateur
Fabrice Lhomme, journaliste au "Monde", décrypte la stratégie de défense de l'Elysée. Par Audrey Salor
L'Elysée a publié un communiqué évoquant "calomnie et manipulation politicienne", au lendemain de la mise en examen de deux proches de Nicolas Sarkozy, démentant tout lien entre le chef de l'Etat et le financement de la campagne de Balladur en 1995. Que pensez-vous de cette stratégie de défense ?
- Il faut bien comprendre qui cela vise. Lorsqu'ils sont mis en cause, les politiques s'en prennent d'ordinaire aux journalistes - ce qui est de bonne guerre -. Ici, c'est la mise en examen de deux proches de Sarkozy qui est remise en cause. Autrement dit, il s'agit une attaque directe contre le juge Renaud Van Ruymbeke, qui instruit le volet financier de l'affaire. Bien évidemment, celle-ci est implicite, mais violente.
Dans "Sarko m'a tuer" (*), le chapitre qui lui est consacré est passé relativement inaperçu - éclipsé par les déclarations d'Isabelle Prévost-Desprez dans l'affaire Bettencourt -. Il explique les raisons pour lesquelles Nicolas Sarkozy le déteste, et comment le pouvoir tente de l'empêcher d'enquêter. Renaud Van Ruymbeke a été visé par une procédure disciplinaire [dans le cadre du dossier Clearstream, NDLR] fin 2010, justement au moment de l'ouverture d'une information judiciaire dans l'affaire Karachi. Lorsque nous l'avons recontré dans le cadre de la préparation du livre, il a lui-même évoqué une tentative de déstabilisation à son égard. Le communiqué de l'Elysée est une attaque du pouvoir envers sa personne et la confirmation que celui-ci lui a déclaré la guerre.
L'Elysée assure que Nicolas sarkozy n'a "jamais exercé la moindre responsabilité dans le financement de cette campagne", (de Balladur en 1995 NDLR) dont il était le porte-parole. Quel était vraiment le rôle joué par Nicolas Sarkozy dans cette campagne ?
- Personne n'a jamais remis en cause cette version officielle, mais Nicolas Sarkozy était aussi le bras droit d'Edouard Balladur, et donc forcément au courant des actions de celui-ci. Il était également ministre du budget entre 1993 et 1995 : il a donc validé le plan de financement des contrats Agosta et Sawari II. Il a par ailleurs donné son aval a la création, en 1994, au Luxembourg, des sociétés Heine, puis Eurolux. Il est donc difficile de dire que cette affaire ne concerne pas Nicolas Sarkozy.
Comment définiriez-vous, en quelques mots, le rôle joué par Nicolas Sarkozy dans l'affaire Karachi ?
- C'est un acteur parmi d'autres, et dont on n'a pas encore défini, pour l'instant, quel était le rôle exact. Un second rôle ? Un figurant ? L'enquête le dira.
- A la mise en examen de Thierry Gaubert et Nicolas Bazire s'ajoutent les déclarations d'Isabelle Prévost-Desprez, mettant directement en cause le chef de l'Etat dans l'affaire Bettencourt et rendues publiques par votre livre. Dans ces deux affaires, et au vu de l'issue du procès Chirac, pensez-vous que la justice soit suffisamment indépendante pour aller jusqu'au bout ?
- La question est de savoir si, dans ces dossiers, les magistrats sont ou non indépendants. Concernant le procès Chirac, le parquet était sous les ordres de la chancellerie, ce qui a aboutit à un réquisitoire grotesque.
Dans l'affaire Bettencourt, des juges d'instruction indépendants ont été nommés à Bordeaux, ce qui n'était pas le cas du temps du procureur Courroye, un proche de Nicolas Sarkozy.
En ce qui concerne le dossier Karachi, les juges Trévidic, Le Loire et Van Ruymbeke sont en l'occurrence indépendants. Lorsque c'est le cas, il y a une opportunité d'avancer.
Interview de Fabrice Lhomme, journaliste au "Monde", par Audrey Salor, le jeudi 22 septembre 2011
Le Nouvel Observateur
(*) "Sarko m'a tuer", de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, éditions Stock
Mots-clés : Sarkozy, Bazire, Gaubert, Karachi, Takieddine
6 commentaires
Les enquêteurs de la Division nationale d'investigations financières et fiscales (DNIFF) disposent d'éléments très compromettants pour Brice Hortefeux, l'ancien ministre de l'intérieur chargé à l'UMP de la prochaine campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Les policiers s'appuient notamment sur des interceptions téléphoniques ordonnées par le juge Renaud Van Ruymbeke et dont LeMonde a pris connaissance. Une conversation, en particulier, retient leur attention.
De source http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/09/23/affaire-karachi-des-interceptions-telephoniques-mettent-en-cause-l-ex-ministre-de-l-interieur-brice-hortefeux_1576559_823448.html
Cette affirmation est factuellement fausse. Le site Mediapart a publié un article montrant (lien payant), pièces à l'appui, que le nom de Nicolas Sarkozy apparaît bel et bien dans la procédure judiciaire en cours.
De source http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/09/22/affaire-de-karachi-ce-que-l-elysee-ne-dit-pas_1576164_823448.html
Du même article... Enfin, comme le relève sur Twitter le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi, l'un des enquêteurs dans cette affaire, il est étrange que l'Elysée et Nicolas Sarkozy, qui ne sont pas parties civiles et n'ont donc en principe pas accès au dossier judiciaire, sachent ce qu'il contient. Interrogé sur cette question par Arnaud Leparmentier, du Le Monde, l'Elysée se contente d'un laconique : "on lit l'AFP".
AFP Publié le 27/09/2011 à 18:09
L'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a annoncé avoir "décidé de porter plainte pour diffamation contre Me Olivier Morice", l'avocat des familles de victimes de l'attentat de Karachi en 2002.
Il a expliqué sa décision par "les allégations mensongères et les affirmations calomnieuses proférées par Me Morice" contre lui.
De source http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/09/27/97001-20110927FILWWW00714-karachi-hortefeux-porte-plainte.php
"Ce jugement critique est le plus fort jamais mesuré depuis 1977, date à laquelle la question a été posée pour la première fois par TNS Sofres. Il est en outre en augmentation de 4 points par rapport à juillet 2010, qui était déjà un record", note l'institut.
Extrait de source http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/09/28/97001-20110928FILWWW00361-les-politiques-juges-plutot-corrompus.php
Sarkozy "concerné par aucune affaire"
AFP Publié le 28/09/2011 à 09:17
Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a affirmé ce matin sur Canal+ que Nicolas Sarkozy n'était "concerné par aucune" des affaires judiciaires qui ébranlent la majorité, assurant n'avoir lui-même "pas accès aux PV d'audition" concernant ces enquêtes.
"Je défends Nicolas Sarkozy car il est attaqué de façon tout à fait injuste et scandaleuse. Quand je lis un éditorial sur le web indiquant qu'il est cerné par les affaires judiciaires alors qu'il n'est concerné par aucune affaire judiciaire, je trouve que c'est malveillant", a déclaré le ministre interrogé sur les affaires Bettencourt et Karachi.
Interrogé sur les déclarations de l'ancienne comptable des Bettencourt publiées aujourd'hui par Libération, Claude Guéant s'est indigné: "c'est une dérive grave pour le fonctionnement de nos institutions, pour la bonne respiration de notre démocratie, que de faire des procès à l'emporte-pièce dans la presse".
Claire Thibout, ancienne comptable des Bettencourt, confirme dans Libération la valse des espèces destinées au financement politique occulte chez ses ex-patrons, et la visite fréquente à leur domicile de personnalités de droite comme Nicolas Sarkozy. Revenant sur l'affaire Karachi, autre dossier de présumé financement politique occulte sur fond de ventes d'armes et d'attentat, Claude Guéant a assuré que son prédécesseur, Brice Hortefeux, "ne peut pas avoir accès à des PV d'audition. Le ministre de l'Intérieur lui-même en place n'a pas accès à des PV d'audition".
De source http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/09/28/97001-20110928FILWWW00400-sarkozy-concerne-par-aucune-affaire.php
10 millions de francs sur le compte de campagne
L'Arabie Saoudite s'est exécutée le 26 avril 1995. Or, à la même date, 10 millions de francs ont été versés en liquide sur le compte de l'Association pour le financement de la campagne d'Edouard Balladur. Une coïncidence qui interpelle le juge Van Ruymbeke. D'après France Info, ce dernier ne semble guère croire la version officielle, selon laquelle ce compte en banque était alimenté par les recettes de ventes de produits dérivés de la campagne, comme des tshirts ou des gadgets. Le juge s'appliquerait désormais à retracer les flux financiers de l'époque entre la France et l'Arabie Saoudite pour vérifier cette piste.
Extrait de source http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/09/29/01016-20110929ARTFIG00534-karachi-l-enquete-s-oriente-vers-la-piste-saoudienne.php