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Courroye va être mis en examen
Courroye va être mis en examen
lefigaro.fr Mis à jour le 28/09/2011 à 09:56 | publié le 28/09/2011 à 09:56
La juge d'instruction parisienne Sylvia Zimmermann, chargée d'enquêter sur la violation des sources du Monde dans le cadre de l'affaire Bettencourt, a adressé une convocation à Philippe Courroye, procureur de Nanterre. Ce courrier l'avertit de l'intention de la magistrate de le mettre en examen, révèle le journal Le Monde sur son site internet aujourd'hui.
Selon le journal, il pourrait être reproché au magistrat une "atteinte au secret des correspondances par personne dépositaire de l'autorité publique" et une "collecte de données à caractère personnel par moyen frauduleux, déloyal ou illicite". Le juge Zimmermann a fait procéder le 27 septembre a une perquisition dans les locaux de l'inspection générale des services (IGS), pour saisir les archives de l'enquête menée en 2010 par les policiers, à la demande du parquet de Nanterre. Elle disposerait désormais d'éléments montrant que le procureur de Nanterre est personnellement impliqué dans les écoutes téléphoniques de trois journalistes du Monde. Le juge Zimmermann devrait également entendre en octobre comme témoins assistés les patrons de la police nationale, Frédéric Péchenard, et du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, selon une source proche du dossier.
Gérard Davet, Jacques Follorou et Raphaëlle Bacqué, journalistes, ont été écoutés alors qu'ils enquêtaient sur l'affaire Bettencourt. Le juge Courroye aurait fait mener des surveillances téléphoniques afin de prouver que la juge Prévost-Desprez, qui enquêtait aussi sur l'affaire, était en relation avec des journalistes. En raison de cet affrontement entre les deux juges chargés de l'instruction, l'enquête a été délocalisée à Bordeaux en novembre 2010. Cette enquête porte sur des soupçons de financement illégal par l'héritière de L'Oréal de la campagne de Nicolas Sarkozy. L'ancienne comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, a réitéré ses accusations à ce sujet mercredi dans le journal Libération.
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Les deux hommes sont pour l'heure soutenus par le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, qui a rappelé qu'il n'était pas place Beauvau au moment des faits (le poste était alors occupé par Brice Hortefeux). « Je condamnerai ce qu'a fait la DCRI si la justice dit que c'est irrégulier ». Pour l'heure elle « ne l'a pas dit », a-t-il récemment répondu aux députés socialistes qui l'interrogeaient sur le sujet.
De source http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/09/28/01016-20110928ARTFIG00445-bettencourt-mise-en-examen-annoncee-de-courroye.php
« Deux grands flics »
Frédéric Péchenard, le directeur général de la police nationale, et Bernard Squarcini, le directeur central du Renseignement intérieur, ont également été convoqués par le juge d'instruction. Deux mois avant le procureur, ils s'étaient eux aussi procuré les fadettes des journalistes dont les révélations sur le ministre du Budget Éric Woerth affolaient alors l'Élysée. Suspecté d'être la taupe du « Monde », un conseiller de Michèle Alliot-Marie, à l'époque garde des Sceaux, avait été débarqué.
Il est peu probable que ces « deux grands flics », qui ont la confiance de Nicolas Sarkozy, reconnaissent que les demandes de surveillance venaient en droite ligne du « Château ». Frédéric Péchenard s'est déjà mis dans la peau d'un fusible en affirmant qu'il était à l'origine de cette initiative. Ce qui pourrait à plus ou moins long terme le contraindre à démissionner. Entre les affaires Bettencourt et Karachi, le ballet des mises en examen risque fort d'éclaircir les rangs des fidèles du chef de l'État, à quelques mois d'une présidentielle à haut risque.
De source http://www.sudouest.fr/2011/09/29/courroye-entendu-pour-avoir-trop-ecoute-512688-710.php