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Paris: les féministes dans la rue samedi
NDLR : On ne nous dit pas si Tristane Banon sera ou non en tête du cortège, aux côtés de Marie-George Buffet. On en saura peut être plus après samedi, lorsque nous aurons vu des photos et des vidéos.
Paris: les féministes dans la rue samedi
AFP Mis à jour le 03/11/2011 à 12:23 | publié le 03/11/2011 à 12:13
Des associations féministes appellent à manifester samedi à Paris contre les violences faites aux femmes, une lutte qui passe notamment, selon elles, par une meilleure application des lois votées et une formation spécifique en matière de prévention et de prise en charge. "Nous espérons au moins 10.000 personnes", indique Suzy Rojtman co-fondatrice du Collectif national pour le droit des femmes, qui regroupe associations féministes, syndicats et partis politiques, à l'initiative de la manifestation.
Deux constats expliquent la volonté d'organiser un rassemblement national, selon Suzy Rojtman: "Ces derniers mois, avec les affaires Strauss-Kahn ou Tron, la parole des victimes a été un peu libérée, mais on a aussi vu se déchaîner une parole sexiste décomplexée".Autre motif d'inquiétude: "une loi contre les violences faites aux femmes a été votée en juillet 2010 mais son application semble pour le moins disparate", poursuit-elle. Cette loi a notamment créé l'ordonnance de protection des victimes de violences conjugales qui permet à celles-ci de les soustraire en urgence à leur conjoint.
Or selon la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF), cette ordonnance est très inégalement appliquée: une étude réalisée d'octobre à mai auprès de 100 tribunaux montre que seulement 725 ordonnances ont été prononcées dont 188 à Bobigny et 52 à Créteil, alors que 15 tribunaux n'en ont jamais prononcées. "Les femmes victimes doivent encore souvent apporter la preuve qu'elles doivent être protégées, ce qui complique l'obtention de l'ordonnance", regrette Françoise Brié, vice-présidente de la FNSV. Les délais d'obtention diffèrent aussi d'un tribunal à l'autre et peuvent parfois être très longs, souligne aussi la Fédération.
"Nous avons obtenu le vote d'une loi mais nous constatons que les moyens ne sont pas là", déplore la députée communiste Marie-George Buffet. "Il persiste en France un sentiment d'impunité qui peut conduire certaines femmes à renoncer à porter plainte; il faut les accompagner dans ce parcours très dur", poursuit l'ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports, qui participera à la manifestation samedi.
D'autres personnalités politiques sont attendues, comme la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts à la présidentielle Eva Joly, ou le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon. Le cortège partira à 14H30 de Bastille en direction de Matignon. "Nous demanderons un rendez-vous au Premier ministre avec toute une série de revendications", souligne Suzy Rojtman.
Le collectif réclame notamment davantage de moyens pour "permettre un contrôle de l'application des lois", "des campagnes d'information auprès de tous les publics", "une formation spécifique en matière de prévention et de prise en charge" ou "la délivrance du titre de séjour pour les femmes étrangères victimes de violences conjugales".
"Les programmes spécifiques destinées aux femmes vont certainement faire les frais" du contexte d'austérité, s'inquiète Françoise Brié, pour qui certains centres d'hébergement d'urgence sont aujourd'hui menacés par les baisses de moyens.
"On ne peut pas faire de la violence faite aux femmes la grande cause nationale de 2010 et assister à de telles régressions en 2011 !", s'indigne Magali de Haas, membre du réseau Osez le féminisme, signataire de l'appel du Collectif.