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La justice examine si le néologisme "souchien" est une injure raciale
Le Parisien | Publié le 13.12.2011, 11h17
Une militante antiraciste comparaît mercredi devant la justice à Toulouse pour avoir employé le néologisme "souchiens" désignant, selon elle, les Français de souche, mais interprété comme l'injure "sous-chiens" par une organisation d'extrême droite qui la poursuit.
C'est au cours d'un débat télévisé sur France 3, en 2007, que la porte-parole du Parti des indignés de la République (PIR), Houria Bouteldja, a prononcé ce mot polémique, souvent utilisé par des jeunes issus de l'immigration.
"On met toujours la focale sur les quartiers populaires qui seraient en déficit de connaissances, de conscience politique. C'est le reste de la société qu'il faut éduquer (sur la colonisation et l'esclavage, ndlr), ceux qu'on appelle nous les souchiens parce qu'il faut bien leur donner un nom, les Blancs", avait-elle dit.
Elle est poursuivie devant le Tribunal correctionnel pour avoir "injurié les Français de souche, représentés par l'association Agrif (Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne)", d'après la citation à comparaître. Elle dit avoir été mise en examen pour "injure raciale".
"Je n'ai pas vraiment de crainte, avance Houria Bouteldja, l'accusation est ridicule, l'argument fallacieux du racisme anti-blanc (...) Ils entendent +sous-chiens+ alors que moi, j'ai inventé un néologisme, je me moque de la souche, un terme qui renvoie à la racine, à la race".
Pour Bernard Antony, président-fondateur de l'Agrif et ancien du Front national (FN), la jeune femme "joue sur l'homonymie".
"Pour la première fois, dit-il, nous sommes en présence de l'idéologisation d'un racisme anti-blanc, anti-français, manifesté dans les paroles poursuivies et qu'on retrouve partout, avec une haine de la France".
"Si quelqu'un l'avait traitée de sous-chienne, avec ou sans tiret, imaginez la réaction que cela aurait suscité", dit-il.
AFP
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