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Scandaleux : 20 jours de prison pour 3 SMS !
(07/12/2011)
Son mari lui en avait envoyé 505, elle a répondu à 3, énervée. Inculpée de harcèlement, elle vole en prison !
CHARLEROI Le tribunal correctionnel de Charleroi a acquitté une dame qui avait été inculpée de harcèlement et placée sous mandat d’arrêt pour avoir envoyé trois SMS à son mari, qui lui en avait envoyé 505, en dix jours.
Catherine François, 54 ans, vient d’en être informée : elle est acquittée par la 11e chambre après avoir fait vingt jours de détention préventive en 2007, sur la décision d’une juge d’instruction qui a estimé, comme ça, qu’“un peu de prison me ferait le plus grand bien” . Cet acquittement arrive trop tard. “Ces 20 jours m’ont cassée” , dit cette mère de trois enfants. “J’ai perdu mon emploi. À 54 ans, je n’ai plus aucune chance sur le marché du travail.”
Fuyant une vie de couple devenue impossible, Catherine a quitté Charleroi, où elle travaillait au centre universitaire depuis vingt ans, pour Bruxelles, où elle était entrée à la Communauté française.
À l’époque, elle dit avoir dû se cacher, utilisant mille ruses pour revoir ses enfants à l’insu de leur père.
Comme ce jour-là de septembre 2007 où la police la convoqua : “Vous avez envoyé trois SMS à votre mari qui a déposé plainte et vous êtes revenue dans la région : désolé, madame, mais la juge d’instruction veut vous voir. Aujourd’hui, il est trop tard, ce ne sera plus possible. Ce sera donc demain. Vous passerez la nuit au cachot.”
Catherine a beau raconter que c’est le monde à l’envers, c’est elle qui est harcelée. Alors qu’elle se trouve au commissariat, d’ailleurs, son GSM sonne : un policier s’en empare : c’est en effet le mari, et le policier l’entend “abreuver sa femme d’insultes”.
Sa femme qui, en dix jours, a reçu 505 SMS…
Catherine s’était adressée à un centre pour femmes battues : “Je n’étais pas prioritaire et il n’y avait plus de place…”
Dans son souvenir, la comparution chez la juge d’instruction n’a pas duré cinq minutes : “La prison vous fera le plus grand bien. Un petit séjour vous calmera. Bonne journée, Madame.”
Et la voilà en prison, à Mons.
Pour trois SMS… en réponse à 505. “Mais c’est vrai, dit-elle, c’étaient des SMS assez salés…”
Après cinq jours, la chambre du conseil confirme le mandat d’arrêt : “Le juge m’a dit : je vous ai observée quand vous êtes entrée : vous aviez le regard haineux. Vous resterez en prison…”
Harcelée et de plusieurs manières : poursuite en voiture, constats aux urgences, appartement fouillé et dévasté, au moins vingt plaintes, Catherine se considérait comme la victime.
Elle a pourtant encore passé les quinze jours suivants en cellule…
L’acquittement ne la satisfait qu’à moitié. Il est tardif : le procès a été remis quatre fois. Et ces 20 jours, elle ne les digère pas. Elle a voulu écrire à la juge qui lui avait dit qu’un peu de prison ne pouvait que lui faire du bien : “En cinq minutes, Madame, vous avez anéanti toute ma vie et tous les efforts que j’avais faits pour échapper à l’enfer que je vivais dans mon couple. Ma vie est un gâchis. Ce gâchis, c’est à vous que je le dois. Ma seule thérapie est de témoigner. Pour qu’à l’avenir, cela ne se reproduise plus. Mes salutations.”