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WikiLeaks : le procès du GI taupe
Etats-Unis: les avocats de la «taupe» de WikiLeaks invoquent des problèmes liés à son homosexualité
Article publié le : dimanche 18 décembre 2011 - Dernière modification le : dimanche 18 décembre 2011
Par RFI
Les audiences précédant le procès de Bradley Manning, accusé d’avoir été la « taupe » de WikiLeaks, se sont poursuivies hier samedi 17 décembre 2011 à Fort Meade, une base militaire américaine du Maryland. Ses avocats ont interrogé des témoins sur les éléments à charge contre le soldat Manning, et mis en avant son homosexualité pour expliquer ses actions.
Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Bradley Manning sera-t-il sauvé par son homosexualité ? C’est l’argument qu’essaient d’utiliser ses avocats pour lui éviter la cour martiale et en cas de condamnation, la prison à vie pour « diffusion de renseignements militaires » et « collusion avec l’ennemi ». La défense veut montrer que Manning souffrait de « troubles d’identité sexuelle » dans un environnement hostile, le «don’t ask, don’t tell» étant encore en vigueur au moment de son arrestation.
Le premier témoin interrogé par téléconférence a déclaré que l’homosexualité du garçon était connue quand l'armée avait commencé son enquête, précisant qu’elle n’avait pas prêté attention à cet aspect de sa vie. Un second témoin qui avait inspecté l’ordinateur portable de Manning a vu un message dans lequel il se disait perturbé par sa sexualité.
L’argument des avocats : si l’armée était consciente de son homosexualité, pourquoi l’avait-elle autorisé à avoir accès à des documents sensibles? L’accusation qui a objecté à ce genre de questions, a présenté pour sa part des preuves incriminant l’accusé.
Manning en treillis, lunettes à monture sombre, a suivi silencieusement le déroulement de l’audience, prenant parfois des notes. A l’entrée de la base, quelque 200 manifestants sont venus le soutenir chantant « bon anniversaire » et scandant « Libérez Bradley Manning » qui, à leurs yeux, est un héros.
Tags: Barack Obama - Etats-Unis
Monde, Hier à 0h00, Libé, extrait
WikiLeaks : le procès du GI taupe
Par Fabrice Rousselot Correspondant à New York
Accusé d’avoir divulgué des documents diplomatiques et militaires, l’Américain Bradley Manning comparaissait vendredi.
Parmi les nombreux mails dans lesquels il reconnaît avoir transmis des câbles diplomatiques confidentiels sur les guerres en Irak et en Afghanistan à WikiLeaks, Bradley Manning s’est justifié en écrivant qu’il voulait «que les gens sachent la vérité». Dix-huit mois après son arrestation, cela lui a valu de comparaître vendredi devant un tribunal militaire du Maryland, qui doit déterminer si le soldat et ancien analyste en renseignements sur une base proche de Bagdad va bientôt passer devant une cour martiale. Manning, qui fête ce samedi ses 24 ans, est sous le coup de 37 chefs d’inculpation, dont «collusion avec l’ennemi», «diffusion de renseignements militaires», «publications sur Internet de renseignements qui seront accessibles à l’ennemi» et «fraude et violation du règlement militaire». Il risque la prison à vie.
Inconnu. Au printemps 2010, Bradley Manning fut ainsi la principale victime collatérale du scandale WikiLeaks, quand le site de Julian Assange a commencé à publier des milliers de rapports sur les coulisses américaines de la guerre en Irak et en Afghanistan. Il est interpellé fin mai, accusé d’être à l’origine des fuites, notamment d’une vidéo montrant l’équipage d’un hélicoptère américain riant aux éclats après avoir abattu onze «combattants», dont on apprendra plus tard qu’ils comptaient en réalité un photographe de Reuters et son chauffeur. Le soldat, alors un illustre inconnu au visage d’adolescent, a eu le malheur de confier ce qu’il faisait sur le Net à un hacker du nom d’Adrian Lemo, qui l’a ensuite dénoncé au FBI.
Depuis, Manning est au cœur d’une vaste bataille d’opinion aux Etats-Unis. La suite sur Libé...