« Rama Yade a dû ouvrir sa porte au juge | Avis de recherche, par la Maison d’enfants Elie Wiesel de Taverny » |
Le procureur Philippe Courroye fustige les « donneurs de leçon fielleux »
Actualité
15:16 - lundi 16 janvier 2012, Paris, maville.com
Le procureur Philippe Courroye fustige les "donneurs de leçon fielleux"
Le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, a fustigé lundi lors de l'audience solennelle de rentrée du tribunal de grande instance de Nanterre les "donneurs de leçon fielleux dépourvus de mémoire et de bilan", valorisant son bon bilan à la tête du troisième parquet de France.
"Aux grandes consciences de tous bords qui brandissent haut l'étendard des grands principes tout en foulant au pied la présomption d'innocence et l'impartialité, aux donneurs de leçons fielleux dépourvus de mémoire et de bilan, aux accusateurs doctrinaires qui eux bafouent la justice en salissant des hommes et des actions sans connaître la moindre ligne du dossier ou du sujet sur lequel ils pérorent, il n'y a rien à répondre", a lancé M. Courroye.
"Le bilan que j'ai dressé, nos actions, notre conscience, notre sens du devoir, sont les seules réponses aux infamies qui déshonorent non ceux qu'elles visent mais ceux qui les profèrent", a-t-il ajouté, mettant en avant les 126.000 affaires pénales reçues en 2011 au parquet.
Le procureur s'est félicité du taux de réponse rapide de ces plaintes passé de 75% en 2010 à 83% en 2011 mais également de l'approche financière adoptée dans les affaires de trafic de stupéfiants permettant en 2011 la saisie d'environ 1,65 million d'euros.
Philippe Courroye fait l'objet d'une instruction ouverte à Paris à la suite d'une plainte du Monde. Début décembre, la Cour de cassation a confirmé qu'il avait enfreint la loi sur le secret des sources en réclamant les relevés téléphoniques de journalistes afin de trouver qui les informait dans l'affaire Bettencourt.
Le magistrat avait été convoqué en octobre en vue d'une mise en examen, mais le rendez-vous a été reporté sine die.
Philippe Courroye a souhaité que "derrière les critiques assénées sur le ministère public, derrière les attaques assassines désignant certains parquets du doigt de la calomnie qui parfois confinent à la haine", on "rende justice à l'action de ces magistrats" du parquet, auxquelles il a rendu hommage.
Citant Mirabeau, le procureur a conclu son discours par ces mots "le temps, ce juge incorruptible qui fait justice à tous".
Le président de l'Union syndicale des magistrats (USM), Christophe Régnard, présent à cette audience, a qualifié ce discours de "chant du cygne", rempli "d'auto-satifaction et d'auto-justification" et manquant de "prise de recul".
De son côté, le président du TGI de Nanterre, Jean-Michel Hayat, a affirmé que "malgré les difficultés et les tensions qu'il serait absurde de nier ou de masquer, le tribunal a continué à progresser", malgré une année 2011 "éprouvante" marquée par "une pénurie des moyens".
AFP
Pages: 1 · 2