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Créteil : suicide face au centre des impôts
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2,87 millions de chômeurs... et combien de familles minées ?
LEMONDE | 26.01.12 | 15h37, extrait
Il y a ce chiffre, effrayant, de 2,87 millions de chômeurs. Et derrière ce chiffre, oubliés des statistiques, d'autres millions de femmes et d'hommes que cette situation vécue par leur conjoint, leur compagne, leur enfant, plonge dans un profond désarroi. D'autres millions d'enfants et d'adolescents qui, bien involontairement, partagent l'angoisse de leurs parents, voient le chômage miner les relations familiales. A Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire), Sceaux (Hauts-de-Seine) ou Dunkerque (Nord), nos journalistes ont tenté de saisir, par petites touches, l'impact du chômage sur le couple et la famille.
L'insupportable laisser-aller La lettre de licenciement de son mari est arrivée la veille de Noël. "Vous parlez d'un cadeau ! Si j'avais eu son patron en face de moi, je lui aurais dit qu'il ne manquait pas de toupet ! " Corinne, 45 ans, employée en petit mi-temps à la mairie de Saint-Pierre-des-Corps, est la mère de Julien (16 ans) et Louis (11 ans), et la femme de Bernard (46 ans). Chauffeur de taxi jusqu'à son licenciement économique, le 24 décembre 2009. "Bernard se disait alors qu'il retrouverait vite un emploi. Moi aussi d'ailleurs, je le pensais, il est travailleur."
Au départ, il faut bien l'avouer, la situation avait du bon. "Les rôles étaient inversés à la maison : il faisait le ménage et il s'occupait des enfants, et moi j'allais bosser. Il touchait les Assedic : 935 euros, soit 300 euros de moins que ce qu'il gagnait avant. Ça allait." Mais avec le temps, la confiance s'est érodée. La tension est montée. "Je n'avais pas l'impression qu'il cherchait beaucoup. Il se plaisait à être là, à faire ses petits bouis-bouis. Quand je débauchais, je le voyais allongé sur le canapé, en jogging, pas rasé. Il disait qu'il était trop vieux, que c'était foutu. Il s'est laissé aller. Je le trouvais sur l'ordinateur en train de jouer au PMU, au lieu de regarder le site de Pôle Emploi !" Et Corinne s'est mise à "gueuler", les enfants à se demander s'ils pourraient aller, comme d'habitude, au ski ou à Center Parcs...
La suite, sur Le Monde
Article paru dans l'édition du 27.01.12
3 commentaires
Trop facile de fuir ses responsabilités en accusant l’Etat de ses malheurs personnels !
Honte à ce lâche contribuable qui a voulu culpabiliser les honnêtes employés des Impôts de Créteil en se suicidant devant la perception de la ville sous prétexte qu’il avait des dettes impayées à hauteur de 26 000 euros !
Il a d'ailleurs traumatisé le personnel et je compatis à leur détresse car ce sont eux les vraies victimes. Etre témoin d'un acte aussi hideux est une chose terrible. Cela restera gravé dans leur mémoire toute leur vie. Cet homme y avait-il songé avant d'agir ? J'espère que les employés ne subiront pas de conséquences funestes qu'a occasionné l'acte égoïste de cet être immature.
Quand on a des dettes on les paye ! Ou on trouve un arrangement. Mais on ne vole pas les gens en se défilant, même par la tombe.
La crise n’est qu’un prétexte, juste un mot à forte connotation émotive qui arrange bien les mauvais payeurs...
Celui qui estime que sa propre vie vaut moins que 26 000 euros et quelques désagréments, celui-là est à plaindre.
Je n’irai pas pleurer sur ces mauvais citoyens qui s’immolent pour échapper à leurs responsabilités citoyennes !
Personne n'a poussé cet homme au suicide. C'est lui et lui seul qui a choisi de fuir ses responsabilités en mettant fin à ses jours.
N'importe qui peut trouver des excuses à sa détresse personnelle en minimisant ses propres fautes et en accusant la société, l'administration, la prétendue déshumanisation du système, les voisins, etc...
Tous les endettés ne se suicident pas, la plupart finissent par payer leurs dettes et tout rentre dans l'ordre. C'est cet homme qui a agi avec iniquité, non la société.
Personne ne l'a poussé à se suicider. Il avait le choix de vivre et faire face à ses responsabilités, il a préféré tourner le dos aux problèmes plutôt que de les affronter.
Je ne vois pas de noblesse dans la fuite.
A présent qui va payer les dettes du défunt ?
Le contribuable honnête et courageux. Geste très peu élégant de sa part, non ?
Vive l’administration, organe étatique neutre, objectif et donc réellement démocratique et jetons l’opprobre sur ces minables petits citoyens cherchant à se faire apitoyer par le moyen du chantage et du spectacle médiatique !
Raphaël Zacharie de IZARRA
«Tous les jours, il recevait des recommandés, des courriers des impôts, il semblait criblé de dettes. » Dans cet immeuble cossu et tranquille de l’avenue du Général-Leclerc à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), une voisine revoit les va-et-vient réguliers du facteur. Un peu plus tôt dans l’après-midi, hier vers 14h30, cet architecte de 55 ans s’est rendu au centre des impôts de Créteil et, dans la cour du bâtiment, s’est tiré une balle dans la tête avec un revolver calibre 38 chargé de six balles.
Il avait auparavant laissé un mot à une employée de l’accueil : « Vous avez voulu ma peau, vous l’avez. »
Il ne travaillait plus depuis des années
Selon des sources concordantes, l’homme, marié et père de deux adolescents, devait près de 26000 € au Trésor public. Le centre des impôts, qui abrite la Direction départementale des finances publiques, a fermé ses portes pour la journée et une cellule psychologique y a été mise en place. En fin d’après-midi, les employés sortaient au goutte-à-goutte du périmètre mis en place par la police : certains n’avaient « rien vu, rien entendu »; d’autres, comme Florence, venue faire une formation, avaient été mis au courant une heure après le drame. « On a souvent des gens agités qui se présentent à l’accueil, mais on n’avait jamais vu un tel drame. Apparemment, il a demandé à voir une employée en particulier, mais il n’a pas attendu longtemps. Il devait être vraiment désespéré. »
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Créteil : un architecte se suicide devant le centre des impôts
ELSA MARNETTE (avec F.H. et A.V.) | Publié le 27.01.2012, 08h32
Extrait de source http://www.leparisien.fr/faits-divers/creteil-un-architecte-se-suicide-devant-le-centre-des-impots-27-01-2012-1832156.php