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Nicolas Sarkozy peut-il encore gagner ?
Créé le 25-01-2012 à 03h04 - Mis à jour le 27-01-2012 à 09h33, Challenges.fr
Le candidat socialiste a balayé la caricature de "gauche molle", s'est forgé une verticalité en empruntant des marqueurs résolument de gauche, s'attaquant aux riches et à la finance, choisissant l'égalité comme axe de campagne, promettant le mariage homosexuel, le droit de vote des étrangers... Car François Hollande n'oublie pas que pour gagner et guérir sa "blessure" du 21 avril 2002, il doit aussi chasser l'image de l'"UMPS" colportée par Marine Le Pen.
A court de stratégie
Ce discours fondateur arrive à un moment critique pour Nicolas Sarkozy, fragilisé dans les sondages, talonné par Marine Le Pen. Le président-candidat donne le sentiment de patiner, d'être à court de stratégie. Son effort de "représidentialisation" lui a permis une petite remontée, mais qui s'est vite effritée, car, selon les études qualitatives, c'est moins l'image bling-bling ou le style trop familier que le sentiment de trahison et les promesses non tenues qui le discréditent. "La France qui se lève tôt" s'est détournée, durablement. Par ailleurs, les attaques systématiques de l'UMP n'ont pas réussi à déstabiliser François Hollande. A tel point qu'en décembre dernier le chef de l'Etat a décidé de "bousculer la table", de passer à l'offensive, en ouvrant de nouveaux chantiers. TVA sociale, taxe sur les transactions financières, mesures d'urgence pour l'emploi, et demain le logement. "Les idées me protègent, elles sont un rempart", serine Nicolas Sarkozy à chaque réunion. Il veut éviter à tout prix que la présidentielle ne se transforme en un plébiscite anti-Sarkozy. Il veut un référendum sur les idées.
Pour l'heure, cet activisme n'a pas produit l'électrochoc espéré. Bien au contraire. Même à l'UMP, on a trouvé que cela avait un goût de sauve-qui-peut. "La droite est en train de perdre la tête, se réjouit Pierre Moscovici, le directeur de la campagne de François Hollande. Nicolas Sarkozy est dans une situation désespérée." Dans le camp du candidat socialiste, tout le monde est persuadé qu'une réélection du président est impossible. Sauf énorme faute à gauche.