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Pays-Bas : 3 000 plaintes contre un site d'extrême-droite
NDLR : « Et demandent la fermeture du site » ? Voir aussi Arrêt n° 904 du 6 octobre 2011 (10-18.142) - Liberté d'expression.
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Pays-Bas : 3 000 plaintes contre un site d'extrême-droite
Le Parisien | Publié le 15.02.2012, 18h05 | Mise à jour : 20h28
Le Parti pour la Liberté (PVV), fondé par le parlementaire hollandais d'extrême-droite Geert Wilders, a mis en place le 8 février un site internet invitant les Néerlandais à dénoncer les «nuisances» provoquées par l'afflux de ressortissants d'Europe orientale et centrale aux Pays-Bas.
La création de ce site provoque un tollé chez les ressortissants et des dirigeants de ces pays comme chez les Hollandais. La Fédération néerlandaise des bureaux contre la discrimination (LBA) a assuré mercredi avoir reçu près de 3 000 plaintes.
Mardi, les ambassadeurs et les chargés d'affaires aux Pays-Bas de Bulgarie, République tchèque, Estonie, Hongrie, Lituanie, Lettonie, Pologne, Roumanie, Slovaquie et Slovénie ont écrit une lettre ouverte, pour inviter «la société néerlandaise et ses leaders politiques à se distancier de cette initiative déplorable». Ils estiment que «viser un groupe donné de personnes vivant aux Pays-Bas est clairement discriminatoire et dégradant dans son intention et son but», alors que quelque 200 000 à 300.000 Européens de l'Est vivent dans ce pays.
Le Premier ministre reste sourd
A ces requêtes sont désormais jointes les 3 000 plaintes recensées par le LBA, qui émanent de ressortissants d'Europe orientale et centrale vivant aux Pays-Bas mais aussi de Néerlandais «en colère» .«La majorité d'entre elles demandent la fermeture du site», a expliqué Jan Ankome, un dirigeant de cette fédération. La LBA a toutefois renoncé à saisir la justice néerlandaise, estimant qu'il y avait peu de chances qu'une procédure aboutisse.
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte est de son côté resté jusqu'ici sourd aux appels. Mardi il a annoncé que le gouvernement n'allait pas prendre position sur la question, soutenant que le site internet était celui d'un parti, le PVV, et non celui du gouvernement. Le PVV de Geert Wilders soutient le gouvernement minoritaire de centre-droit de Mark Rutte au parlement, où il compte 24 députés sur 150.
Et si la Commission européenne avait dénoncé vendredi le site, considérant qu'il allait «totalement à l'encontre des principes» de liberté et de libre circulation sur le continent, elle avait assuré mardi qu'il ne mettait pas les Pays-Bas en situation d'infraction au droit européen.
Notoirement eurosceptique, le PVV, qui critique avec virulence les aides accordées à la Grèce, affirme que le site reçoit environ 10.000 plaintes par jour.