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Les Anonymous parlent enfin
"Les Anonymous ne sont pas des pirates"
14/02/2012 | 09H18, Les Inrocks, extrait
Entretien avec Fréderic Bardeau et Nicolas Danet, auteurs du premier ouvrage français sur les Anonymous.
Vous écrivez que définir les Anonymous, c'est un peu comme essayer d'attraper un savon mouillé ou observer les déplacements d'un banc de poissons... Quelque chose d'imprévisible nous échappe.
La "murmuration", le banc de poissons, c'est ça. Il n'y a pas de leader et les actions et mouvements des Anonymous n'offrent pas une logique directe, en tout cas vu de l'extérieur.
Pourriez-vous rappeler ce qu'ils ne sont pas ?
Les Anonymous ne sont pas des pirates. Parce qu'ils ne volent pas et ne détruisent pas. Le seul cas où ils ont récupéré de l'argent à partir de cartes bancaires, c'était pour le donner à des ONG. Anonymous n'est d'ailleurs pas non plus une ONG. Le mouvement n'est pas structuré, ne possède pas d'objectifs clairement exprimés, pas de plaidoyer. Ce n'est pas non plus un parti politique. Cette organisation trop clivante appartient au "monde d'avant". Il y a chez eux une impossibilité matricielle à pouvoir faire de la politique car un anarchiste brésilien, un libertarien américain ou un antifacho allemand n'ont rien de commun politiquement parlant. Mise à part la neutralité du réseau et l'open data (libre circulation des données - ndlr).
2 commentaires
AFP, bandes, gendarmerie, gouvernement, police, violences
Par Valentin BONTEMPS
Le 24.02.2012 à 15:09
Deux ans après la loi anti-bandes, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant propose la création d'une mission interministérielle sur la lutte contre ce...
Deux ans après la loi anti-bandes, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant propose la création d'une mission interministérielle sur la lutte contre ce phénomène "en repli", une annonce qualifiée de "politique" par des chercheurs et magistrats.
En déplacement vendredi à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise), M. Guéant a indiqué avoir proposé au Premier ministre la mise en place de cette mission afin de "renforcer la prévention" en matière de lutte contre les bandes, et traiter le problème "encore plus en amont".
"Les bandes rassemblent des gens qui sont très jeunes", a souligné le ministre. "Il est important que nous puissions récupérer les jeunes qui sont en train de verser dans la violence avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il ajouté.
Selon la Place Beauvau, cette "mission" serait notamment "chargée d'observer et d'analyser ce phénomène, avec le concours des services de police et de gendarmerie, ainsi que de favoriser l'action préventive et répressive des pouvoirs publics". Elle devrait en outre s'attacher à "développer l'échange des informations (...) entre tous les services publics concernés".
"Il est très important qu'une action de terrain soit conduite par exemple dans l'éducation nationale, par les services en charge de l'orientation, de la formation et de l'emploi", a détaillé M. Guéant, assurant vouloir remettre les jeunes concernés "dans un circuit d'étude et d'emploi".
Cette annonce intervient près de deux ans après le vote de la loi du 2 mars 2010, dite loi anti-bandes, qui définit comme un délit, passible d'un an de prison et de 15.000 euros d'amende, le simple fait d'appartenir à une bande en vue de commettre des violences ou des atteintes aux biens.
Elle fait par ailleurs suite à la publication d'un décompte de la police et de la gendarmerie, réalisé par le ministère de l'Intérieur, qui a recensé 313 bandes en France au 1er janvier 2012, contre plus de 600 un an plus tôt, et 331 affrontements entre bandes en 2011, contre 401 l'année précédente.
"Globalement, le phénomène de bandes est en repli", s'est félicité vendredi M. Guéant. Interrogé sur l'intérêt d'une mission interministérielle, si les chiffres sont en baisse, il a assuré que le phénomène n'était "pas éradiqué" malgré "l'amélioration".
Selon Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny, l'annonce de M. Guéant est avant tout "politique". "On veut reparler des bandes, alors qu'il n'y a rien dans l'actualité qui le justifie", s'agace le magistrat.
Pour Sébastien Roché, chercheur à l'IEP de Grenoble et spécialiste des phénomènes de bandes, la mise en place d'une mission interministérielle, permettant d'avoir une approche globale du problème, est "une bonne idée", mais "un peu tardive, à 60 jours de la présidentielle".
"Cette approche aurait pu prévaloir dès 2007", insiste le chercheur, qui regrette par ailleurs "l'absence d'évaluations indépendantes" sur la question.
"En France, le ministre de l'Intérieur est à la fois celui qui définit les politiques et celui qui les évalue. Il y a un conflit d'intérêt", dénonce-t-il, estimant que les chiffres sur le nombre de bandes "ne reposent sur rien de sérieux".
"Il n'y a pas de définition claire de ce qu'est une bande, et encore moins de ce qu'est l'appartenance à une bande", estime pour sa part Matthieu Bonduelle, président du Syndicat de la Magistrature, qui pointe la "faible utilisation" par les magistrats de la loi anti-bandes, "difficile à appliquer".
Une position partagée par Jean-Claude Rosenczveig. "Depuis des années, on accumule les textes et les dispositifs. Or l'arsenal pénal est déjà très sophistiqué".
De source http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/gu-ant-veut-une-mission-interminist-rielle-contre-bandes-pourtant-repli-214306