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Des huissiers pour les familles monoparentales
Mots clés : Familles monoparentales, Pension alimentaire, Huissier de justice, Précarité, Christine Kelly
Par Agnès Leclair
Mis à jour le 15/03/2012 à 09:39 | publié le 14/03/2012 à 19:33, le Figaro
Toujours plus nombreuses, elles ont souvent du mal à récupérer les pensions alimentaires impayées.
Ni séance de séduction, ni opération de recrutement, un speed-dating peu commun a mis face à face cinq huissiers et des familles monoparentales venues leur exposer leurs problèmes en une dizaine de minutes. Cette opération, organisée mercredi à Paris par Christine Kelly, membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel et créatrice de la Fondation K d'urgences, visait à attirer l'attention sur le sort de ces familles de plus en plus nombreuses. Dans son nouveau livre, Le Scandale du silence, elle dénonce le peu d'intérêt des décideurs et des politiques pour leur sort.
«Désormais, une famille sur cinq est monoparentale. Ce sont les premières victimes de la crise, de la pauvreté et du surendettement et personne n'en parle, s'indigne cette ancienne journaliste. La pension alimentaire est souvent une ressource financière indispensable pour elles. Or 30 % des pensions ne sont pas payées. Avec cette opération, nous voulons informer les femmes et les hommes qu'ils ont les moyens de les récupérer gracieusement.»
Versement irrégulier, paiement partiel, oubli d'indexation: en cas de divorce, les pensions sont aussi très souvent mal payées, précise Patrick Safar, coorganisateur de cette rencontre et trésorier adjoint de la Chambre nationale des huissiers de justice. «Beaucoup de familles n'osent pas les réclamer, car ces questions d'argent impliquent souvent des rapports compliqués entre ex-époux, rappelle-t-il. Certains ne paient pas pour ennuyer l'autre, certains se cachent ou organisent leur insolvabilité.»
Procédure simplifiée
Jeune maman parisienne de deux enfants de 18 mois et 3 ans, Véronique* fait partie des 30 % de familles monoparentales précaires qui subsistent avec moins de 950 euros mensuels. Employée à mi-temps, elle n'arrive pas à régler toutes les factures et s'apprête à ouvrir un dossier de surendettement. Elle ne peut pas compter sur son ancien compagnon. Ce dernier s'est rendu insolvable et ne lui paye pas de pension. «Un cas typique», résume Patricia Augustin, de la Fédération syndicale des familles monoparentales.
«Ces familles manquent d'information. Certaines n'ont pas le réflexe d'appeler un huissier, d'autres n'osent pas le faire», souligne Christine Kelly qui voudrait étendre cette opération de speed-dating en partenariat avec la Chambre nationale des huissiers. De leur côté, ces derniers mettent en avant la procédure simplifiée de paiement direct, qui permet de recouvrer sans frais une pension alimentaire en passant par un tiers - en général l'employeur - disposant de sommes dues au débiteur.
Depuis le 1er janvier 2012, la Caisse d'allocations familiales peut également se substituer au mauvais payeur et engager des procédures auprès du parent débiteur. Un système que Nicolas Sarkozy a proposé, la semaine dernière, d'améliorer grâce à la création d'une agence de recouvrement des pensions alimentaires impayées. Selon le gouvernement, 36.000 femmes seraient concernées par des pensions alimentaires non versées. C'est en tout cas le nombre de contentieux engagés au titre des recouvrements. Il serait «largement sous-estimé», selon le secrétariat d'État à la Famille. «Avec la crise, le nombre de pensions alimentaires impayées augmente», note Me Poivey-Leclercq, avocate spécialisée en droit de la famille. Cette agence pourrait simplifier la vie des familles mais ne réglerait pas la question de ceux qui ne peuvent plus payer.»
* Le prénom a été changé.
Infos > Politique
Temps de parole : le CSA saisi contre Pulvar
Par Europe1.fr avec AFP
Publié le 16 mars 2012 à 14h32
Mis à jour le 16 mars 2012 à 15h20
Geoffroy Didier, conseiller régional UMP d'Ile-de-France, a saisi vendredi le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) afin qu'il se prononce sur "l'éventualité de comptabiliser, dans le temps de parole" de François Hollande, "les interviews politiques d'Audrey Pulvar dans les médias audiovisuels".
Dans un courrier adressé à Michel Boyon, président du CSA, dont l'AFP a eu connaissance, M. Didier explique que "comme élu de la République", il "considère curieux qu'une journaliste qui s'est affichée devant des caméras lors d'un meeting socialiste, une rose à la main, puisse prétendre interviewer de manière équitable les candidats à l'élection présidentielle dans la mesure où son engagement pour l'un d'entre eux est publiquement assumé".
Compagne d'Arnaud Montebourg, Audrey Pulvar est journaliste à France Inter et officie chaque samedi sur France 2 dans l'émission "On n'est pas couché" de Laurent Ruquier.
Geoffroy Didier évoque dans son courrier "le cas de l'interview de Jean-François Copé, qui représentait le candidat Nicolas Sarkozy" dans cette émission de France 2, qui "fut l'illustration la plus saisissante du positionnement d'Audrey Pulvar sur l'échiquier politique".