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Libération d’Abdelhamid Hakkar, l’un des plus anciens détenus de France
Info Haute-alsace - JUSTICE
Publié le 16/03/2012 | 18:14, France 3
Colmar : Abdelhamid Hakkar relaxé
L'un des plus anciens détenus de France a été relaxé dans une complexe affaire de carte d'identité frauduleuse
Abdelhamid Hakkar, un des plus anciens détenus de France, a été relaxé vendredi à Colmar dans une complexe affaire de carte d'identité frauduleuse, dernier épisode du parcours judiciaire hors norme de cet homme qui sortira de prison mardi, après 27 ans derrière les barreaux.
M. Hakkar, franco-algérien de 56 ans, est incarcéré depuis 1984 pour le meurtre d'un policier à Auxerre, un crime qu'il a toujours nié. Il était poursuivi vendredi pour avoir obtenu frauduleusement une carte d'identité française, un motif apparemment futile mais qui avait toutefois bloqué une de ses demandes de libération conditionnelle en 2010.
"Je me demande ce qu'on fait là, c'est totalement incongru mais tout ce qui concerne Abdelhamid Hakkar au plan judiciaire est complètement hors norme", a souligné son avocate, Marie-Alix Canu-Bernard. La présidente du tribunal et la procureur n'ont d'ailleurs pas fait durer le suspense en affirmant dès le début des débats qu'elles iraient dans le sens d'une relaxe de M. Hakkar. Son avocate a malgré tout fait citer deux témoins et plaidé durant de longues minutes. "On me refixe cette audience juste avant sa libération conditionnelle, cela m'a rendue perplexe et j'avais quelques inquiétudes", a expliqué Me Canu-Bernard.
Abdelhamid Hakkar, actuellement détenu à Ensisheim, a lui aussi pris la parole durant l'audience. Ce petit homme fluet portant moustache, qui a longuement étudié le droit durant sa détention, a montré une bonne connaissance des questions juridiques, malgré une certaine nervosité. Sans surprise il a été relaxé car l'intention frauduleuse dans sa demande de carte d'identité n'a pu être prouvée. "Merci, bonne journée", a-t-il dit à la présidente du tribunal après l'énoncé de sa décision. Sa carte d'identité lui est indispensable pour pouvoir travailler durant sa liberté conditionnelle.
A l'issue de l'audience, M. Hakkar a pu passer quelques minutes avec ses proches venus le soutenir. Abdelhamid Hakkar doit sortir de prison mardi. Il sera placé sous bracelet électronique au sein de sa famille à Besançon et travaillera dans une association de réinsertion de détenus, où ses connaissances juridiques lui seront utiles.
Il a été condamné à trois reprises à la perpétuité pour le meurtre d'un policier à Auxerre en 1984, puisqu'il avait notamment obtenu de la Cour européenne des droits de l'homme d'être rejugé après un procès où ni lui ni son avocat n'étaient présents. Durant sa détention il aussi été condamné à quatre reprises pour des tentatives d'évasion. Cela lui a notamment valu de passer 12 ans à l'isolement et d'être transféré à 45 reprises.
"Au début il essayait de s'évader, après il s'est battu au niveau juridique", a noté son avocate, en rappelant les innombrables recours déposés par son client. Celui-ci s'était aussi signalé en signant en 2006 en compagnie de neuf autres détenus de Clairvaux (Aube) un texte réclamant "le rétablissement de la peine de mort", qu'ils disaient préférer à la "perpétuité réelle" les faisant "crever à petit feu".
En 2008 il avait également observé une grève de la faim durant 42 jours pour "dénoncer l'acharnement de la justice française contre lui". "Cela fait plus d'une dizaine d'années que rien ne se passe normalement concernant Abdelhamid Hakkar", a encore regretté Me Canu-Bernard. "Sans être fan de la théorie du complot, on sait que M. Hakkar n'est pas apprécié du fait de ses nombreuses procédures. Et il y a encore des gens qui craignent qu'il sorte, 27 ans plus tard", a-t-elle ajouté. "Lui ne demande qu'une chose, être paisible pour sa réinsertion", a-t-elle assuré. AFP
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Après plusieurs grèves de la faim, la nouvelle Garde des Sceaux, Elisabeth Guigou, crée en 2000 une «commission de réexamen des condamnations pénales». Hakkar, l’un de ses premiers bénéficiaires, est renvoyé devant une nouvelle cour d’assises... qui lui inflige à nouveau une condamnation à perpétuité. Défendu par Me Marie-Alix Canu-Bernard, ce détenu «à l’ancienne» qui fut longtemps la bête noire de l’administration pénitentiaire travaillera désormais au service de ses proches, dans une association d’aide à la réinsertion des détenus longues peines.
Extrait de source http://www.leparisien.fr/faits-divers/apres-28-ans-de-prison-hakkar-symbole-des-longues-peines-est-libre-18-03-2012-1911693.php
Un des plus anciens détenus de France sort de prison après 27 ans d'incarcération
BESANCON (AFP) - Abdelhamid Hakkar, un des plus anciens détenus de France, auteur de quatre tentatives d'évasion, est sorti de prison dimanche soir après 27 ans d'incarcération pour le meurtre d'un policier qu'il a toujours nié.
Agé de 56 ans, M. Hakkar a quitté à 18H00 la prison d'Ensisheim (Haut-Rhin), selon son avocate, Me Marie-Alix Canu-Bernard.
M. Hakkar n'est pour l'instant qu'en permission. La fin officielle de son incarcération interviendra mardi matin, une fois que les autorités pénitentiaires de la maison d'arrêt de Besançon lui auront posé un bracelet électronique, a expliqué à l'AFP un frère de M. Hakkar qui a souhaité conservé l'anonymat.
M. Hakkar vivra au sein de sa famille à Besançon et travaillera dans une association de réinsertion de détenus.
Abdelhamid Hakkar a été condamné à trois reprises à la perpétuité, accusé d'avoir tué un policier le 30 août 1984 en prenant la fuite après un vol à main armée dans une bijouterie d'Avallon (Yonne).
Il avait obtenu de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) d'être rejugé, après un procès dont il avait été partiellement absent, et pour lequel il avait récusé ses avocats commis d'office.
Durant sa détention il a aussi été condamné à quatre reprises pour des tentatives d'évasion. Elles lui ont valu de passer 12 ans à l'isolement et d'être transféré 45 fois.
"Au début il essayait de s'évader, après il s'est battu au niveau juridique", a noté vendredi Me Canu-Bernard, en rappelant les innombrables recours déposés par son client. Pendant sa détention, M. Hakkar a longuement étudié le droit.
"Je suis confus. Plein de choses se bousculent dans ma tête. Après près de trois décennies en prison, les émotions, les images de l'extérieur, les paysages de verdure, tout avait fini par s'estomper dans mon esprit", a confié Abdelhamid Hakkar à l'AFP dans un bref échange téléphonique.
"Je me sens comme une pièce rapportée à la vie. Heureusement, j'ai toujours pu compter sur ma famille qui m'a soutenu pendant ces longues années de prison. Maintenant, elle va m'aider à me réinsérer. C'est tout ce que je veux", a-t-il ajouté.
"Abdelhamid a fait une bêtise, elle a gâché sa vie, il la regrette et il l'a payée. Nous l'avons assisté pendant toutes ces années et maintenant, nous serons là tous les jours pour l'aider à reprendre une vie normale", a indiqué son frère.
En 2006, M. Hakkar s'était signalé en signant, en compagnie de neuf autres détenus de Clairvaux (Aube), un texte réclamant "le rétablissement de la peine de mort", qu'ils disaient préférer à la "perpétuité réelle" les faisant "crever à petit feu".
Il avait ensuite observé une grève de la faim de 42 jours en 2008 pour "dénoncer l'acharnement de la justice française contre lui".
Vendredi, un dernier épisode est venu conclure la longue carrière judiciaire de M. Hakkar. Le petit homme fluet et arborant moustache a été relaxé à Colmar dans une complexe affaire de carte d'identité prétendument frauduleuse.
"Je me demande ce qu'on fait là, c'est totalement incongru mais tout ce qui concerne Abdelhamid Hakkar au plan judiciaire est complètement hors norme", a commenté son avocate. L'affaire avait bloqué une demande de libération conditionnelle de M. Hakkar en 2010.
© 2012 AFP De source http://www.liberation.fr/depeches/01012396769-abdelhamid-hakkar-sort-de-prison-apres-27-ans-d-incarceration-selon-sa-famille