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NDLR : Au procès express Le Pen contre Joly, un « réquisitoire-éclair »...
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VIDEO. Relaxe requise pour Joly, poursuivie par Le Pen pour diffamation
Le Parisien | Publié le 16.04.2012, 12h10 | Mise à jour : 18h49
Une candidate à la présidentielle en poursuit une autre. Le parquet a recommandé lundi au tribunal correctionnel de Paris de relaxer Eva Joly, poursuivie en diffamation par Marine Le Pen pour avoir dit qu'elle était «l'héritière de son père milliardaire par un détournement de succession». «Pour moi, l'imputation est à l'encontre de M. Le Pen et non de Mme Le Pen», a explicité la représentante du ministère public lors d'un réquisitoire-éclair. «Vous ne pourrez que relaxer» Mme Joly, «car à mon sens, elle (Mme Le Pen) n'est pas visée», a conclu le procureur de la République avant de se rasseoir.
Me William Bourdon a souligné qu'il était «rarissime» «que l'autorité judiciaire rende une décision qui soit de nature, à quelques encablures de la présidentielle, à procurer directement ou indirectement un avantage ou un inconvénient à l'une ou l'autre» partie. Le procès s'est en effet tenu ce lundi car, en vertu de la loi du 29 juillet 1881, les délais ont été réduits pour cause «de diffamation ou d'injure pendant la période électorale contre un candidat».
La décision sera rendue dans la journée ou dans les jours prochains. Un appel, le cas échéant, serait plaidé avant dimanche, premier tour de la présidentielle.
Le Pen réclame 20 000 euros de dommages et intérêts à Joly
Mardi, avant de se rendre à Hénin-Beaumont, ville symbole de la percée de Marine Le Pen dans le Nord-Pas-de-Calais, Eva Joly avait déclaré sur BFMTV que son adversaire du Front national était «l'héritière de son père milliardaire par un détournement de succession». Une allusion à l'héritage reçu par Jean-Marie Le Pen dans les années 1970 d'un de ses amis, Hubert Lambert, et qui avait donné lieu à un début de conflit avec la famille du défunt, avant un règlement à l'amiable. La propriété de Montretout, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) où réside la candidate du FN aujourd'hui, faisait partie de cet héritage. Pour ces propos, Marine Le Pen réclame à Eva Joly 20.000 euros de dommages et intérêts.
Interrogée vendredi soir sur la perspective de ce procès, la candidate écologiste avait répondu que «l'opinion a le droit de savoir que c'est une héritière», alors qu'elle se présente comme «la candidate du peuple». «Chacun sait en France que cette fortune (dont son père a hérité) a une origine douteuse, parce que les conditions dans lesquelles le testament avait établi ont été longuement discutées publiquement dans les années 80», avait ajouté l'ex-juge d'instruction, plaidant pour «la transparence démocratique».
Pour Joly, le débat ne doit pas avoir lieu dans un prêtoire
En arrivant à son procès devant le tribunal correctionnel de Paris, la candidate EELV s'est étonnée que «Marine Le Pen qui ne s'exprime pas avec des roses et qui est souvent très violente (ait) estimé utile d'instrumentaliser, d'utiliser la justice». Selon elle, le débat doit avoir «lieu dans l'espace public» et non dans un prétoire. «Elle utilise des moyens démagogiques pour paraître une femme vertueuse», a-t-elle ajouté.
La vidéo, sur le site du Parisien