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Breivik : « Oui, je le ferais de nouveau »
NDLR : 77 victimes et l'assurance que Breivik n'hésiterait pas, recommencerait... On attend impatiemment sa relaxe, l'erreur de plume ou le très banal vice de procédure qui lui rendra la liberté
Norvège
Tuerie en Norvège. Breivik se vante de son attaque « spectaculaire »
Justice mardi 17 avril 2012, Ouest-France
Anders Behring Breivik, ce Norvégien extrémiste de droite, qui reconnaît avoir tué 77 personnes l’an dernier en Norvège, s’est expliqué pendant plus d’une heure ce mardi devant le tribunal d’Oslo, au 2e jour de son procès, qui durera dix semaines. Un témoignage très dur à entendre, avaient prévenu ses avocats.
« Tuer 70 personnes peut empêcher une guerre civile »
Anders Behring Breivik a été autorisé mardi à lire devant les juges une déclaration qu’il avait préparée et dont il avait « allégé la rhétorique de son intervention » par égard pour les victimes.
L’homme a d’abord déclaré que les adolescents tués sur Utoeya n’étaient pas des « enfants innocents ». « Les jeunes du Parti travailliste sont naïfs et endoctrinés, ils n’étaient pas des enfants innocents, mais des militants politiques », a assuré Breivik. « Tuer 70 personnes peut empêcher une guerre civile », a-t-il ajouté.
« Finir ma vie en prison est le plus grand honneur »
Anders Behring Breivik a également déclaré qu’il recommencerait le massacre perpétré le 22 juillet dernier lorsqu’il avait tué 77 personnes. « Oui, je le ferais de nouveau », a-t-il affirmé, ajoutant que, pour lui, finir sa vie en prison ou mourir pour son peuple constituait « le plus grand honneur ».
« J’ai mené l’attaque politique la plus sophistiquée et la plus spectaculaire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale », s’est vanté l’extrémiste de droite.
« La révolution violente est la seule option »
« Les gens qui me disent diabolique confondent le fait d’être diabolique et d’être violent », s’est défendu l’accusé. La différence réside dans les intentions : certaines violences peuvent empêcher des violences plus grandes encore, a-t-il expliqué en substance.
« Lorsque la révolution pacifique est impossible, la seule option est la révolution violente », a continué Breivik qui utilise le « nous » quand il évoque sa cause, donnant l’impression qu’il représente une mouvance plus large.
Demande de relaxe
L’homme a terminé sa déclaration en demandant sa relaxe. « Les attaques du 22 juillet étaient des attaques préventives pour défendre les Norvégiens de souche », a-t-il déclaré au terme d’une intervention de plus d’une heure.
« J’ai agi en situation d’urgence au nom de mon peuple, de ma culture de mon pays. Et je demande donc ma relaxe », a-t-il dit.
Son avocat Geir Lippestad avait préparé les esprits en disant qu’il fallait s’attendre à des propos « difficiles » à entendre.
Breivik plaide non-coupable
L’intervention de l’accusation, lundi, a été parsemée de moments forts avec des vidéos montrant l’explosion d’une camionnette piégée près du siège du gouvernement et l’appel de détresse à la police d’une jeune fille coincée sur l’île d’Utoeya alors que retentissent les coups de feu tirés par Breivik.
L’accusé, lui, n’a eu que peu d’occasions de prendre la parole si ce n’est pour récuser la Cour puis pour se déclarer non coupable. « Je reconnais les faits mais je ne reconnais pas ma culpabilité (au sens pénal du terme, ndlr). J’invoque la légitime défense », a-t-il déclaré.
22 juillet 2011 : Breivik fait 77 victimes
Le 22 juillet 2011, Breivik avait d’abord tué huit personnes en faisant exploser une bombe au pied de la tour qui abrite le siège du Premier ministre travailliste, absent à ce moment-là.
Puis, déguisé en policier, il avait froidement tiré pendant plus d’une heure sur des membres de la Jeunesse travailliste réunis en camp d’été sur l’île d’Utoeya, près d’Oslo, faisant 69 autres victimes, essentiellement des adolescents.