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Au pays de la vrai France
A Colmar, François Pinault "crucifie" Nicolas Sarkozy
LE MONDE | 28.04.2012 à 11h40 • Mis à jour le 28.04.2012 à 18h14, extrait
Par Florence Evin
"Il perd les pédales. Les gens proches de lui pensent qu'il pourrait encore gagner. Il est cuit !", a jugé François Pinault à propos de Nicolas Sarkozy.
Une journée particulière. Un jeudi 26 avril semé de rendez-vous manqués : piste d'atterrissage fermée à Colmar, avion détourné à Strasbourg, navette indisponible... Comme s'il était interdit d'assister au dialogue entre le Christ en croix, chef-d'oeuvre de Grünewald, peint en 1512, les membres raidis par la torture, le cri presque audible sur ses lèvres entrouvertes, et sa réplique de même taille, d'une même force, signée Adel Abdessemed, quatre figures du Christ en fil de fer barbelé du camp de Guantanamo, lames brillantes et polies comme des pièces d'orfèvrerie.
L'artiste français, né en Algérie en 1971, a voulu, lui aussi, exprimer "le cri de ce jeune homme sacrifié comme l'agneau. Un cri à venir. Pour moi, l'avenir est fantôme, comme chez Derrida. Je ne sais pas de quoi il sera fait. Ce n'est pas le passé qui nous domine, mais les images du passé".
Cette "conversation" Grünewald-Abdessemed est-elle une coïncidence, en pleine campagne présidentielle, précisément en Alsace, où le Front national a remporté, au premier tour, 22 % des suffrages ?
François Pinault, qui organisait le déplacement à Colmar, répond tout net : "Dans le contexte actuel, c'est important, les choses sont rarement une coïncidence. C'est une façon de me révolter contre les gens qui ne savent pas pour qui ils votent. Qu'ils viennent ici devant les Christ". Le milliardaire tire ses salves en direction du président sortant dont il moque la dernière formule : "Présomption de légitime défense, c'est comme au Far West, il faut dégainer le premier ! Il perd les pédales. Les gens proches de lui pensent qu'il pourrait encore gagner. Il est cuit ! C'est comme dans le bunker de 1945."
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