Catégorie: L'incendie de la tour
L’Haÿ-les-Roses : un procès sur fond de vengeance
02-12-2008 01:42, Metro France, extrait
L’Haÿ-les-Roses : un procès sur fond de vengeance
“J’ai pu regagner mon appartement deux mois après le drame, explique monsieur B., un habitant de la cité HLM. Depuis, ils ont tout refait, remplacé les ascenseurs… Malgré cela, les images restent gravées dans les mémoires. J’ai survécu, car je suis resté dans mon appartement. Ceux qui sont sortis de chez eux, subissant une chaleur à 300 °C, sont tombés comme des mouches”.
“J’ai témoigné pour que ces jeunes filles soient sévèrement punies, ajoute-t-il. Ce n’était pas des bébés, elles savaient ce qu’elles faisaient”. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait quelques heures après le drame, évoqué l’acte criminel, ajoutant qu’il serait “puni comme tel”. Sabrina, Tiana et Wague risquent vingt ans de prison pour “destruction par l’effet d’un incendie ayant entraîné la mort sans intention de la donner”.
Libération, 17 septembre 2005, brève
Quatre des huit adolescents - âgés de 16 à 18 ans - de l'Häy-les-Roses (Val-de-Marne), interpellés lundi lors de l'hommage aux 18 victimes de l'incendie avec des cocktails molotov, ont été placés en détention provisoire jeudi soir. Selon une source proche de l'enquête, «ils voulaient en découdre avec la police et avec les pompiers en les critiquant de n'être pas intervenus assez vite dans l'incendie de la tour».
Sarkozy mobilise contre les violences urbaines. L'incendie de l'Haÿ-les-Roses dimanche dernier en fournit une autre triste illustration. «Songez que cette nuit-là, il a fallu protéger des caillassages les pompiers venus secourir les habitants !» confie, indigné, un haut responsable policier. «Si sur le reste de la délinquance, la police a su améliorer son efficacité, il n'y a pas de raison qu'elle cale sur les violences», affirme un préfet.
Le Figaro, le 9 septembre 2005
Libération, Portrait des incendiaires présumées d'une HLM de L'Häy-les-Roses
Audrey, 18 ans, réside dans un foyer de l'enfance des Hauts-de-Seine, mais traîne dans le Val-de-Marne au pied de la tour aujourd'hui sinistrée.
Les cités pyromanes - Depuis des années sévit chez les jeunes de banlieue une culture de l'incendie à laquelle sont confrontés habitants, pompiers et policiers.
Le Point 08/09/05 - N°1721 - Page 67
Quatre jeunes filles jugées pour la mort de 18 personnes
Quatre jeunes filles jugées pour la mort de 18 personnes dans l'incendie d'un HLM en 2005
LE MONDE | 29.11.08 | 13h01 • Mis à jour le 29.11.08 | 13h01, extraits
Elles avaient entre 15 et 18 ans. Cette nuit du 3 au 4 septembre 2005, peu après minuit, Sabrina R., Tiana M., Elisabeth M. et Wague T. traînaient leur ennui comme souvent le samedi soir au pied des tours de la cité, allée du Stade à l'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne). Vers 1 heure, elles ont mis le feu à une boîte aux lettres de la tour n° 2. Dix-huit personnes sont mortes, asphyxiées.
A partir de mardi 2 décembre, Sabrina, Tiana et Wague comparaissent devant la cour d'assises des mineurs du Val-de-Marne, à Créteil. Elisabeth, la plus jeune (moins de 16 ans lors des faits), répondra devant un tribunal pour enfants dans plusieurs mois.
[...] Les causes du déclenchement de l'incendie et la culpabilité de ses auteurs ne font pas de doute : les jeunes filles ont reconnu les faits. En revanche, la diffusion ultrarapide des épaisses fumées noires ne peut provenir que de ce que les experts ont appelé "des non-conformités". En la matière, "la société 3 F (le bailleur) semble la première responsable, ainsi qu'éventuellement la société Otis la société d'ascenseurs", estiment les experts, François Bignon et Jacques Trohel, chargés d'analyser séparément l'un de l'autre les conditions du départ du feu et la propagation des fumées.
[...] Au terme de leur instruction, les juges ont constaté que ces expertises n'avaient pas suscité de nouvelles investigations. Elles n'ont donné lieu à aucune plainte contre le bailleur ; seule une association, parmi les soixante et une parties civiles qui se sont constituées dans ce dossier, a réclamé des poursuites, sans être suivie par la justice.
La 3 F n'est donc pas renvoyée devant la justice. Dans une contre-expertise réalisée à sa demande, le bailleur conteste que la sécurité anti-incendie des tours de l'Haÿ-les-Roses relève de la réglementation de 1971. Le permis de construire de ces bâtiments a été délivré en 1969. A cette époque, la réglementation était moins exigeante. Reste qu'en 1971 la 3 F avait demandé un permis modificatif. Le préfet le lui avait délivré avec la réserve que soient respectées les nouvelles dispositions. Depuis trois ans, l'interrogation demeure : comment un simple feu de boîte à lettres a-t-il pu provoquer ce drame ? Dans son rapport, M. Bignon rappelle "que les tentatives de mise à feu plus ou moins volontaires sont malheureusement courantes dans les immeubles HLM".
Détenu de Nîmes: surveillants en cause
Communiqué du CNDS du13 novembre 2008
La Commission nationale de déontologie de la sécurité a décidé, en réunion plénière du 20 octobre 2008, d’améliorer la transparence de son fonctionnement au service de la défense et de la protection des libertés des citoyens, en procédant dorénavant à une publication mensuelle de ses avis et, lorsque celles-ci sont sollicitées, des réponses des autorités concernées, après leur examen en séance plénière.
Les avis pour lesquels aucune réponse des autorités hiérarchiques n’est sollicitée seront publiés au fur et à mesure de leur adoption.
Ces avis et les réponses seront consultables dans la rubrique Actualités du site Internet www.cnds.fr.
ASSISES.
Trois adolescentes jugées pour un tragique incendie
leparisien.fr | 02.12.2008, 07h00, extrait
DES COPINES qui voulaient se venger d’une rivale. Un mobile futile mais aux conséquences terrifiantes : dix-huit morts, victimes d’un incendie parti d’une simple boîte aux lettres, au rez-de-chaussée d’une tour de L’Haÿ-les-Roses le 4 septembre 2005. Le procès des trois adolescentes accusées d’avoir mis le feu débute aujourd’hui devant la cour d’assises des mineurs de Créteil.
Une audience fleuve, à huis clos, sur trois semaines, avec près de quatre-vingt-dix parties civiles. Tout a été prévu pour que les proches des disparus ne croisent pas les trois accusées, libres après sept mois de détention provisoire.
Il y a Sabrina, la seule qui était majeure au moment des faits. Elle avait 18 ans et était hébergée dans la tour d’à côté. Titia* et Aminata* avaient 16 ans et habitaient chez la mère de la première, dans la tour incendiée. Une quatrième adolescente, qui venait de fêter ses 15 ans, sera jugée l’année prochaine devant le tribunal pour enfants.
[...] Titia et Nadia étaient « très amies », jusqu’à un stage chez un coiffeur durant lequel la première a perdu sa place au profit de la seconde. Puis Titia a accusé son ex-amie de « dire des choses sur elle », notamment sur sa maigreur et « ses cheveux ».
Les trois accusées, dépassées et anéanties par les conséquences de leur geste, selon leurs avocats, ont en commun des échecs scolaires, une certaine immaturité selon les experts, et pour deux d’entre elles des placements en foyer à la suite de conflits familiaux. Sabrina, la majeure, risque la prison à perpétuité. Titia et Aminata, si on leur applique l’excuse de minorité, risquent jusqu’à vingt ans de prison. « Mais le procès sera aussi celui des HLM miteux qu’on laisse pourrir pendant des années », prévient M e Natacha Scheurer, qui défend Titia avec M e Jean-Yves Liénard.
Détenu de Nîmes: surveillants en cause
AFP, 02/12/2008 | Mise à jour : 07:10
La Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) a rendu public un rapport dénonçant "l'extrême gravité du comportement" de surveillants pénitentiaires dans l'agression dont a été victime un détenu de la maison d'arrêt de Nîmes en 2006.
La CNDS a publié son rapport à la fois sur son site internet et au Journal officiel, une "décision exceptionnelle" justifiée par "le refus par le garde des Sceaux de prendre la mesure de l'extrême gravité du comportement de ces fonctionnaires".