« Moïse était sous l'effet de puissants hallucinogènes ? | FARC : risque d'embrasement régional » |
Amnesty International poursuivi par l'importateur français du Taser
PARIS (AFP) - L'importateur français du pistolet Taser à impulsions électriques a assigné mardi devant le juge des référés du TGI de Paris l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International qu'elle accuse d'avoir porté "atteinte à sa réputation".
Le juge des référés, Jacques Gondran de Robert, rendra sa décision le mardi 11 mars.
Depuis janvier 2004, la société SMP Technologies équipe l'armée, la police nationale et la gendarmerie françaises du Taser X-26.
Ce pistolet à impulsions électriques envoie jusqu'à dix mètres deux dards sur la personne visée, lui administrant une décharge de 50.000 volts agissant sur son système nerveux et le tétanisant quelques secondes, le temps de la maîtriser.
Depuis son introduction, l'arme est controversée, le Comité de l'ONU contre la torture ayant estimé que son utilisation constituait "une forme de torture" et pouvait "même provoquer la mort".
Le 10 mai 2007, la section française d'Amnesty International publiait un communiqué de presse faisant état d'une mise en vente d'un Taser sur le site d'enchères eBay. Dans son communiqué, l'organisation précisait qu'à ce jour, 220 personnes étaient mortes aux Etats-Unis après avoir été touchées par cette arme incapacitante.
Le 25 mai, SMP Technologies sommait Amnesty de publier un démenti. Amnesty reconnaissait alors que le communiqué avait été envoyé à la suite d'"une erreur de manipulation".
En effet, après vérification, elle s'était rendue compte que l'objet vendu sur eBay n'était pas un Taser mais un gadget publicitaire. Amnesty International s'était alors engagée à "publier dans les plus brefs délais un démenti".
Mais huit mois plus tard, a déploré mardi l'avocate de SMP Technologies, aucun démenti n'a été publié et, pour couronner le tout, Amnesty a continué à déclarer en 2007 que des morts étaient imputables au Taser.
Pour Me Catherine Hennequin, cela constitue "une atteinte à la réputation" de la société et "un trouble manifestement illicite". Elle a donc demandé à ce que l'organisation cesse de diffuser "des informations erronées" et publie le démenti promis.
"L'erreur" concernait la vente du Taser sur eBay mais "pas le caractère dangereux" de cette arme, a plaidé l'avocat d'Amnesty International, Me Simon Foreman, dénonçant "une démarche dont la seule finalité est l'intimidation".
Amnesty International "n'a jamais appelé au boycott du Taser mais demande que des vérifications sérieuses soient faites" sur ses effets notamment médicaux, a-t-il rappelé, déplorant que "depuis 30 à 40 ans qu'elle existe en France, c'est la première fois que l'organisation est attaquée" pour une histoire de ce type.