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Obésité infantile : Leclerc fait parler de lui
PARIS (AFP) - Treize références de confiseries pour enfants seront retirées des caisses des grandes surfaces Leclerc "d'ici le 1er juin", a déclaré son président, Michel-Edouard Leclerc, une annonce qualifiée de "démagogique" par l'Association de l'industrie alimentaire.
"Pour nous, il ne s'agit pas de mettre au pilori ces confiseries, c'est juste une manière intelligente de poser le débat", a souligné M. Leclerc, dans une interview au Parisien vendredi.
"D'ici le 1er juin, nous allons donc progressivement enlever des caisses treize articles destinés aux enfants. Comme ceux de la gamme Ferrero, les Kinder, Haribo", a-t-il dit.
"Cela dit, nous n'allons pas les supprimer, mais juste les déplacer dans le rayon habituel des confiseries. Et puis la liste n'est pas arrêtée, car certains produits comme Fisherman Friends (bonbons à la menthe) ou les Cachou (réglisse) sont plutôt pour adultes", a-t-il ajouté.
Les confiseries en caisses sont un "véritable enjeu" commercial, a reconnu M. Leclerc. "Leclerc représente 18,5% de la confiserie vendue en grandes surfaces en France. Et les produits devant les caisses 20% de notre activité dans ce domaine. Je pense que nous allons peut-être perdre aux alentours de 5 millions d'euros par an", a-t-il précisé.
En retirant les confiseries de ses caisses, Leclerc répond à une demande de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, dans le cadre de la lutte contre l'obésité infantile.
La ministre avait également demandé d'encadrer la publicité pour les produits alimentaires dans les programmes télévisés pour enfants.
Jérôme Bédier, président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), avait alors estimé que la grande distribution avait "déjà beaucoup travaillé" sur l'obésité infantile puisque 84% des produits vendus devant les caisses sont sans sucre.
Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), a dénoncé vendredi dans un communiqué le "discours démagogique" de M. Leclerc.
Il s'est "étonné" de cette annonce alors qu'une réunion avec les professionnels concernés par ce dossier (distributeurs et industriels) est prévue le 10 mars.
"En jouant cavalier seul, il se désolidarise de la dynamique de concertation lancée par toute la filière et par sa propre profession, dans l'unique but de faire parler de lui", a commenté M. Buisson.
"En choisissant de communiquer aujourd'hui et en tenant un discours démagogique et hypocrite, art dans lequel il est désormais passé maître, Michel-Edouard Leclerc n'a résolument pas d'autre ambition que de s'attirer le feu des projecteurs", a-t-il lancé.