« Les élèves de l'Ecole nationale de la magistrature manifestent contre le projet de réforme de leurs études | « Grotesque », selon le secrétaire général de Reporters sans frontière » |
Eva Martinet rejugée à partir de mercredi pour le meurtre de sa fille Cady
PARIS (AFP) - La cour d'assises de Paris rejugera à partir de mercredi, et jusqu'au 31 mars, Eva Martinet, condamnée il y a deux ans par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis à dix ans de prison pour avoir étranglé en 2003 dans le parc de La Courneuve sa fille de 7 ans Cady.
En juin 2006, les jurés n'avaient pas suivi les réquisitions de l'avocat général Sylvie Odier qui avait réclamé une peine deux fois supérieure pour ce que Mme Odier a qualifié de meurtre "égoïste".
L'avocat de Mme Martinet, William Bourdon, avait salué un verdict "juste", satisfait de constater que les jurés avaient "tenu compte du parcours accidenté de souffrance et de détresse" de l'accusée, et "compris qu'elle n'a pas tué sa fille par égoïsme mais par souffrance et désespoir".
Le corps de Cady avait été retrouvé le 10 octobre 2003 dans le parc de La Courneuve quelques heures après que sa mère eut donné l'alerte de sa "disparition". Une quinzaine de jours plus tard, elle avait avoué en garde à vue l'avoir tuée avec la laine de son tricot.
"Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je me suis rendu compte que j'étais en train de serrer la laine, que Cady était en train de souffrir. Je voulais arrêter, j'arrivais pas", avait-elle raconté à la cour.
Alors que d'après Me Bourdon, elle a agi sous un effet "d'accumulation" des "souffrances de son destin", l'avocate générale a évoqué une toute autre version : Eva Martinet a commis "un geste égoïste" et "réfléchi", avait-elle dit, insistant sur le "sang-froid" de l'accusée dans les heures qui suivirent et "ses dissimulations".
Défense et accusation s'étaient en revanche accordées sur un point : la jeune femme souffrait du sentiment de n'être pas une bonne mère, croyait-elle.