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L'USM s'oppose à la réforme de l'Ecole nationale de la magistrature
PARIS (AFP) - L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) a fait part samedi de son opposition au projet de réforme de l'Ecole nationale de la magistrature (ENM) de Bordeaux, qui doit être présenté mardi au conseil d'administration (CA) de l'école.
La ministre de la Justice Rachida Dati a présenté le 22 février un projet de réforme en 21 points, comprenant notamment une réduction à 26 semaines de la formation initiale hors stages (au lieu de 30 actuellement) ou encore l'introduction de tests psychologiques lors de l'admission.
La réforme, qui doit être présentée mardi au CA qui se tiendra dans les locaux de la Cour de cassation à Paris, devrait entrer en application dès 2009.
Les élèves de l'ENM, appelés auditeurs de justice, ont fait part de leur inquiétude et appelé à un mouvement de protestation à l'occasion du CA.
Le secrétaire général de l'USM et membre du CA, Laurent Bédouet, a indiqué à l'AFP que son syndicat, qui représente 62% de la profession, "soutenait totalement les mots d'ordre des auditeurs".
Il a critiqué une "réforme de fond en comble de la formation initiale, qui est le moment où les auditeurs apprennent leur métier de magistrat et acquièrent une culture générale et une polyvalence judiciaires". La réforme va conduire selon l'USM à "un excès de spécialisation".
Or, d'après M. Bédouet, "40% des auditeurs se retrouvent à la sortie de l'école dans de petites juridictions" où ils sont amenés à occuper les fonctions de juge d'instruction, juge d'application des peines ou juge des affaires familiales.
En outre, l'introduction d'une évaluation psychologique à l'entrée à l'ENM est perçue par l'USM comme "une manière de stigmatiser les magistrats" et "ne sert à rien car l'école est capable de repérer d'éventuels problèmes de comportement durant la formation", a estimé M. Bédouet.
Le Syndicat de la magistrature (SM, gauche), deuxième dans la profession, a fait part également de son opposition au projet de réforme de l'ENM.