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Un retraité condamné à 6 mois avec sursis pour des violences sur un jeune handicapé
EVRY (AFP) - Un retraité de 74 ans a été condamné vendredi à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel d'Evry pour avoir frappé à de multiples reprises son jeune voisin handicapé mental à Draveil (Essonne).
Selon les déclarations de la victime, un jeune homme de 20 ans prénommé Dorian, son voisin de pallier Baptiste Santoni lui a infligé coups de poing et de pied, dans le dos, les côtes ou le genou, alors qu'il allait travailler, ou à la gare de Juvisy-sur-Orge (Essonne).
Lors de cette dernière agression qu'il dénonce, le jeune homme déclenche son "lapin-alarme", prêté par un ami de sa mère, mais personne ne vient à son secours.
Trois fois ces dernières semaines, le prévenu, qui nie en bloc, avait été présenté devant le tribunal, en obtenant le renvoi afin de préparer sa défense.
Mais depuis la fin du mois de mars, au gré de nombreux allers-retours entre sa Corse natale et la région parisienne, à tarif réduit grâce à son statut d'ancien agent administratif chez Air France, il avait violé à plusieurs reprises les différentes mesures de son contrôle judiciaire. Il lui était en effet interdit de demeurer à son domicile d'entrer en contact avec la victime, et même de se rendre à Draveil.
Dans le même temps, la victime dénonce de nouvelles agressions et dépose plainte. Le 11 avril, pour éviter tout nouvel incident le retraité est placé en détention provisoire en attendant d'être jugé.
D'une voix douce, utilisant un langage très emprunté, M. Santoni présente des explications alambiquées au point d'agacer le président du tribunal, et se retourne contre son accusateur: "Il a un certain talent, il affabule pas mal".
"Je n'ai jamais agressé le jeune Dorian", explique-t-il, assurant n'avoir appris que récemment que celui-ci était handicapé, en dépit de son apparence. Tout juste concède-t-il avoir jeté une casserole d'eau sur le frère de la victime. Dorian, affirme avoir eu lui aussi droit au même traitement.
Pour Me Jean Vellemans, son client, un petit homme aux traits secs, n'ayant ni femme ni enfants, souffre de l'image qu'il renvoie aux autres. "C'est un sale type, ça se voit, il a une sale tête, et en plus il est Corse !", ironise-t-il.
Plaidant la relaxe, il souligne l'absence de témoignage extérieur. Parmi les voisins aucun n'a fait de déposition.
Pourtant, six d'entre eux ont lancé une pétition contre M. Santoni. "Une cavale pour le faire partir de l'immeuble", avait-il dit aux policiers.
"La parole d'un infirme, c'est sacré. La victime impose la pitié et alors on ne regarde pas le reste", déplore Me Vellemans, allant jusqu'à établir un parallèle avec l'affaire d'Outreau.
Le prévenu, qui doit de nouveau comparaître en mai devant le tribunal pour de faits similaires, envisage de déménager : "Vu l'ambiance qu'il y a, je préfère m'en aller".