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Comment l'administration américaine façonne l'information de l'intérieur
WASHINGTON (AP) - Quelque 300.000 soldats américains qui ont servi en Irak et en Afghanistan souffrent de dépression grave ou de stress post-traumatique, et 320.000 ont subi des lésions au cerveau, selon une nouvelle étude publiée par le centre d'étude Rand.
Seulement la moitié de ces militaires ont demandé un traitement, précise l'étude. "Ces hommes et ces femmes qui ont servi notre pays en Irak et en Afghanistan font face à une crise sanitaire majeure", a averti Terri Tanielian, co-responsable du projet et chercheuse pour Rand, une organisation américaine à but non lucratif.
"S'ils ne reçoivent pas de soins appropriés et efficaces pour ces conditions sanitaires mentales, il y aura des conséquences à long terme pour eux et pour le pays", a-t-elle précisé dans un entretien accordé à l'Associated Press.
Cette étude, qui a débouché sur un rapport de 500 pages, est la première du genre, privée, réalisée à grande échelle auprès de 1.965 militaires du pays, issus de toutes les branches des forces armées, qu'ils soient encore actifs ou qu'ils aient quitté l'armée.
Ces résultats semblent en phase avec plusieurs rapports sur la santé mentale réalisés par le gouvernement, bien que le département de la Défense n'ait pas dévoilé le nombre de ses employés actuellement soignés pour des problèmes mentaux.
Le département des Anciens combattants a affirmé ce mois-ci que, d'après ses propres dossiers, des troubles mentaux ont été diagnostiqués chez quelque 120.000 personnes ayant servi dans les deux guerres et qui ne sont plus dans l'armée aujourd'hui.
Le département des Anciens combattants est responsable de la santé des militaires une fois qu'ils ont quitté l'armée, alors que le Pentagone traite des problèmes des militaires actifs et des réservistes. Le manque d'information dont dispose ce département a été l'une des motivations de l'étude Rand, selon Terri Tanielan.
La dernière étude réalisée sur les soldats américains qui étaient au front à l'automne dernier a fait apparaître que 18,2% d'entre eux souffraient de problèmes mentaux comme la dépression, l'anxiété ou le stress en 2007, comparativement à 20,5% l'année précédente.
L'étude Rand, terminée en janvier, montre que 18,5% de ces soldats souffraient de ce type de troubles. Ce chiffre est basé sur des données du Pentagone selon lesquelles plus de 1,6 million de militaires ont été déployés dans des zones de conflits depuis le début de la guerre en Afghanistan fin 2001.