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le Quai d'Orsay assure que la ville de Paris agit de manière « indépendante »
PARIS (AFP) - La Ville de Paris, qui a fait du dalaï lama un "citoyen d'honneur", agit de manière "indépendante" et elle est seule responsable de cette mesure, a assuré mardi le ministère des Affaires étrangères.
"Nous n'avons pas à interférer avec des décisions qui sont prises par la ville de Paris", a déclaré la porte-parole du ministère, Pascale Andréani. "Les collectivités locales sont tout-à-fait indépendantes et donc ce que font les communes, les municipalités, c'est leur responsabilité", a-t-elle ajouté.
La Chine a fait part mardi de son "fort mécontentement" après la décision lundi de la ville de Paris, dirigée par l'opposition socialiste, de faire du dalaï lama et du jeune dissident Hu Jia des "citoyens d'honneur".
Elle a dénoncé une "grossière ingérence dans les affaires intérieures chinoises, portant gravement atteinte aux relations franco-chinoises".
Des élus parisiens avaient reçu avant l'adoption de cette mesure une lettre de l'ambassadeur de Chine, Kong Quan, pour tenter de les dissuader.
Dans sa missive, l'ambassadeur chinois -qui a présenté ses lettres de créances mardi au président Nicolas Sarkzoy- estimait qu'une telle initiative risquait "d'endommager la confiance, l'amitié et les relations de coopération" entre les deux pays et ne rendrait "que pire la situation au Tibet".
Interrogée par la presse sur ces propos, Mme Andréani a répondu qu'elle n'avait pas eu connaissance de la lettre en question. "Elle ne nous est pas adressée", a-t-elle dit.
La porte-parole du Quai d'Orsay s'est en revanche félicitée de la dernière déclaration de son homologue chinoise, Jiang Yu, selon laquelle les autorités chinoises ne sont "pas d'accord avec certains actes individuels radicaux qui ont eu lieu dans des manifestations" antifrançaises.
"Les propos tenus par la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères montrent que nous sommes tout à fait sur la même ligne", a dit Mme Andréani, alors que la France a dépêché trois émissaires de haut rang pour tenter d'apaiser ses relations avec Pékin après le fiasco du passage à Paris de la flamme olympique.
Mme Andréani a rappelé que le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et la secrétaire d'Etat Rama Yade avaient pris position en faveur du jeune dissident.
Dans un communiqué début avril, M. Kouchner et Mme Yade avaient appelé la Chine à "envisager rapidement une remise de peine" pour Hu Jia, estimant qu'il n'avait fait "qu'exercer sa liberté d'expression", sans pour autant demander sa libération.
Hu Jia, 34 ans, avait été arrêté en décembre après avoir plusieurs fois dénoncé le non-respect par Pékin de ses engagements en faveur des droits de l'homme, pris pour obtenir l'organisation des Jeux Olympiques.