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La LDH dresse un sombre tableau de la France
DROITS DE L'HOMME
La LDH dresse un sombre tableau de la France
NOUVELOBS.COM | 06.05.2008 | 18:08
Un an après l'élection du chef de l'Etat, la Ligue des droits de l'homme dénonce dans son rapport annuel les atteintes aux libertés et aux droits sociaux en France.
Un an après l'élection de Nicolas Sarkozy, le rapport 2008 de la Ligue des droits de l'homme à paraître mercredi et intitulé "Une démocratie asphyxiée" dresse un tableau sombre de la situation en France, selon Libération du mardi 6 mai. En six chapitres, la LDH détaille les atteintes aux libertés et aux droits sociaux. Les militants dénoncent tout d'abord la "monarchie élective" qui s'est instaurée, en rupture avec les valeurs républicaines. La Ligue cite à ce propos Rachida Dati, qui affirme que la justice est rendue "au nom de la légitimité suprême des Français qui ont élu Nicolas Sarkozy pour restaurer l'autorité".
Pour la LDH, les bases de protection des salariés ont également été gravement remises en cause, notamment avec le nouveau contrat de travail.
"Complexe de supériorité"
Le "fichage systématisé" des citoyens et le "nouveau contrôle social" sont pointés du doigt. Concernant la politique de l'immigration, la LDH dénonce "la guerre que le gouvernement mène contre les sans-papiers" pour fidéliser l'électorat d'extrême droite.
Les militants dénoncent par ailleurs l'augmentation du nombre de délinquants en France, qui est passé de 60 571 à 63 211 depuis l'élection du président, alors que le nombre de places dans les prisons (50 207) est lui resté inchangé.
Enfin, la politique étrangère de Nicolas Sarkozy, teintée, selon la Ligue, d"atlantisme" et d'"ethnocentrisme", est épinglée. "Le choc des civilisations et le complexe de supériorité résume la vision de Nicolas Sarkozy", affirme la Ligue.
03/09/2007 Reuters, extraits
Critiquée, Rachida Dati se voit en "chef des procureurs"
Critiquée par les syndicats de magistrats pour ses projets et ses supposées atteintes à l'indépendance du système, la ministre de la Justice Rachida Dati a estimé lundi qu'elle agissait en qualité de chef des procureurs.
"La justice est indépendante dans son acte de juger (...) mais j'ai une autorité dans l'application de la loi et de la politique pénale. Je suis chef du parquet, ça veut dire quoi ? Je suis chef des procureurs, ils sont là pour appliquer la loi et une politique pénale", a-t-elle déclaré sur Canal+.
... Les syndicats de magistrats et une association de procureurs ont estimé qu'il s'agissait d'une atteinte aux principes fondamentaux. Même si les procureurs sont nommés en conseil des ministres, ils bénéficient du principe d'indépendance de l'autorité judiciaire, disent-ils.
Tout en disant accepter les critiques, Rachida Dati a répliqué en taxant ses contradicteurs de "corporatisme" et en opposant leur légitimité à celle du président.
"La justice a une mauvaise image chez les Français, ce que j'aimerais, c'est rapprocher cette justice des Français (...) C'est vrai que je bouscule quelques corporatismes, mais Nicolas Sarkozy a été élu pour restaurer l'autorité de l'Etat, pour restaurer l'autorité", a-t-elle dit.
"La légitimité suprême, c'est celle des Français qui l'ont élu pour restaurer cette autorité. Les magistrats rendent la justice au nom de cette légitimité suprême", a-t-elle ajouté.