« Les mères porteuses permettent le « gay baby boom » | Négociations de paix : Israël parle d'avancées, les Palestiniens réservés » |
Le nombre de blessés sur les routes largement sous-estimé
PARIS (AP) - Les accidents de la route en France font autant de personnes lourdement handicapées que de tués, selon une étude publiée mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'Institut de veille sanitaire (InVS).
D'après cette étude, le nombre de blessés sur les routes est largement sous-estimé alors que le risque d'être lourdement handicapé après un accident de la route est le même que celui d'être tué.
L'étude réalisée par l'UMRESTTE (Unité mixte de recherche épidémiologique et de surveillance Transport Travail Environnement) porte sur les personnes blessées non décédées pendant la période 1996-2004, et recensées par le registre médical des victimes d'accident de la circulation routière du Rhône. Une estimation nationale a été réalisée par l'UMRESTTE en comparant ces données à celles recueillies par les forces de l'ordre.
Bernard Laumon, un des auteurs de l'étude, a précisé à l'Associated Press que dans un recensement, on identifie parfaitement les victimes (Monsieur X, Mme Y...), alors que dans un travail de modélisation, on donne des estimations. Dans le cas de cette étude, on a recensé les victimes du Rhône et on en a déduit des estimations au niveau national, a-t-il expliqué.
Par rapport à 2004, il a noté une évolution générale à la baisse pour les blessés graves, sauf pour les deux roues motorisées. "La baisse concerne essentiellement les automobilistes, et aujourd'hui, il y a au moins autant de blessés graves en deux roues motorisées qu'en voiture", a-t-il souligné.
Si le nombre annuel de tués sur les routes est en moyenne de 7.400, le nombre annuel de blessés présentant des séquelles majeures est proche de 7.500. Estimé par la modélisation, le nombre moyen de blessés estimé s'élève lui à 514.300 par an, dont 41.000 piétons, 56.000 cyclistes, 120.000 usagers de deux-roues motorisés et 277.000 automobilistes.
Il y a autant de blessés graves chez les automobilistes que chez les usagers de deux-roues motorisés alors que ces derniers ne représentent que 1% du trafic. Les blessés graves cyclistes sont aussi nombreux que les piétons.
Les lésions à la tête sont prédominantes chez les piétons et les cyclistes, alors que les automobilistes et les usagers de deux-roues motorisés sont davantage touchés à la colonne vertébrale et aux membres inférieurs.
Les hommes et les jeunes de 15 à 29 ans sont les catégories les plus touchées par les accidents graves, notamment à cause d'une plus grande prise de risque et d'un fort usage du deux-roues, surtout motorisé.
Globalement, la comparaison avec les documents transmis par les forces de l'ordre, montre que le nombre estimé de blessés est trois fois plus élevé et le nombre estimé de blessés graves près de deux fois plus élevé. Selon cette étude, cela s'explique par le fait que les forces de l'ordre n'enregistrent pas tous les blessés ou aux blessés qui ne les alertent pas toujours.