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Négociations de paix : Israël parle d'avancées, les Palestiniens réservés
JERUSALEM (AFP) - Israël a fait état lundi de "progrès significatifs" après un nouvel entretien entre son Premier ministre Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas, mais les Palestiniens se sont montrés plus réservés.
Ces négociations se déroulent au moment où la position d'Ehud Olmert est affaiblie par un nouveau scandale de corruption, qui ébranle une coalition gouvernementale chancelante.
"Nous avons enregistré des progrès significatifs sur les questions du tracé des frontières d'un futur Etat palestinien et des arrangements de sécurité entre Israël et cet Etat", a déclaré aux journalistes un haut responsable israélien à l'issue de la rencontre à Jérusalem.
MM. "Olmert et Abbas ont demandé aux équipes de négociateurs d'avancer sur ces deux questions", a précisé ce responsable sous le couvert de l'anonymat, soulignant que les parties travaillaient "déjà sur cartes".
La radio militaire israélienne a toutefois indiqué qu'Israéliens et Palestiniens campaient sur leur position sur le volet des réfugiés de 1948.
Les discussions entre Ehud Olmert et Mahmoud Abbas sont "probablement les plus sérieuses" entre les deux dirigeants depuis la relance des négociations de paix en novembre 2007 à Annapolis (Etats-Unis), a néanmoins assuré le porte-parole de M. Olmert, Mark Regev.
A Ramallah, les responsables palestiniens ont mis un bémol.
"Il est prématuré de tirer des conclusions et de commencer à mesurer les progrès ou l'absence de progrès", a déclaré à la presse l'un des principaux négociateurs palestiniens, Saëb Erakat.
S'il a admis que les discussions avaient été "sérieuses et approfondies", M. Erakat a souligné qu'il n'y aurait "pas d'accord" avant un "accord sur tout".
Il a appelé de nouveau Israël à appliquer la Feuille de route adoptée en 2003, le dernier plan de paix international, qui prévoit un gel total de la colonisation en Cisjordanie occupée et l'arrêt des violences côté palestinien.
MM. Olmert et Abbas se sont rencontrés à l'issue d'une nouvelle visite de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, sa 15e en moins de deux ans.
A son terme, Mme Rice a affirmé que des observateurs américains allaient surveiller la levée des barrages militaires israéliens qui paralysent l'activité en Cisjordanie, un des grands thèmes de sa visite.
"Cela signifie que nos observateurs" --des personnels de l'ambassade-- vont "discuter avec les gens qui essaient de franchir les contrôles et se faire une idée de la façon dont s'exercent les mouvements et accès", a dit Condoleezza Rice à des journalistes dans l'avion du retour.
En Israël, Mme Rice avait eu un dernier tête-à-tête d'environ une heure avec M. Olmert. Après un entretien dimanche avec M. Abbas à Ramallah, elle avait affirmé avoir l'intention de demander à M. Olmert de lever des barrages gênant gravement la circulation des Palestiniens pour améliorer leur vie quotidienne.
Selon un rapport de l'ONU, Israël a levé 44 "obstacles" en Cisjordanie sur les 61 qu'il s'était engagé à supprimer. Mais la plupart n'ont que peu ou pas d'importance.
Lundi soir, l'armée israélienne a annoncé le bouclage pour 72 heures du territoire dans le cadre des célébrations du 60e anniversaire de l'Etat d'Israël, mercredi et jeudi, pour raisons de sécurité.
"Nous comprenons tout à fait qu'un processus politique qui n'est pas appuyé par des mesures concrètes sur le terrain peut créer du cynisme", avait indiqué M. Regev, interrogé sur la teneur de la rencontre entre M. Olmert et Mme Rice.
Les négociations israélo-palestiniennes risquent par ailleurs d'être affectées par un nouvelle affaire de corruption qui éclabousse M. Olmert, entendu vendredi par la police des fraudes.
En dépit du black-out, les médias ont affirmé que l'affaire était particulièrement "grave" et pourrait acculer M. Olmert à la démission, ce que souhaite l'opposition de droite.
Signe de la pression croissante, M. Olmert a annulé une série d'entretiens prévus avec les principaux médias locaux pour les célébrations du 60e anniversaire de la création d'Israël.