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Gérald Lesigne affirme avoir correctement informé sa hiérarchie
PARIS (AP) - Le procureur de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) Gérald Lesigne, auquel il est reproché des relations "irrégulières" et "peu fiables" avec le parquet général de Douai pendant l'enquête sur l'affaire d'Outreau, a affirmé mardi que sa hiérarchie était correctement informée de l'instruction.
Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) examine depuis lundi et jusqu'à mercredi, voire jeudi matin, son rôle dans cette affaire de pédophilie, qui s'était soldée par l'acquittement, au terme de deux procès, de 13 des 17 accusés.
"Le parquet général a eu le dossier en mains", a assuré devant le CSM le magistrat. A travers différents rapports, "j'ai livré une opinion, une analyse. Je pense d'ailleurs qu'un certain nombre de substituts généraux avaient lu le dossier et partageaient ces analyses. Si j'avais eu des remarques, j'aurais pu rebondir".
"Cette affaire n'était pas apparue comme une affaire à suivre prioritairement du point de vue des relations administratives", a-t-il poursuivi, rappelant que son parquet avait "l'habitude de gérer des affaires de ce genre en grand nombre". "Ce genre de sexualité de groupe était extrêmement répandu sur mon ressort".
Sur les dossiers dits "sensibles", dont ne faisait pas partie l'enquête sur Outreau, les rapports étaient "beaucoup plus fouillés", a expliqué Gérald Lesigne. Dans ce cas, "la conversation téléphonique était vraiment le coeur de nos communications".
Interrogé par le CSM sur la nature des dossiers "sensibles", le procureur a répondu qu'il s'agissait d'affaires marquant "véritablement l'opinion", pouvant apporter "un trouble considérable à l'ordre public" ou d'accidents "spectaculaires".
L'affaire Outreau a été "gérée comme un contentieux normal", mais "à partir de l'instant où un huissier de justice a été impliqué, il y a eu un regard beaucoup plus acéré du parquet général", a-t-il observé. "On était vraiment au départ sur ce que, malheureusement, nous rencontrions très fréquemment sur ce ressort".
Gérald Lesigne a assuré que "la communauté de vues était tout à fait évidente entre le parquet et le parquet général autour de ce dossier". "Les seules divergences concernaient des décisions individuelles", notamment lorsqu'il avait requis un non-lieu contre deux des mis en examen à l'issue de l'instruction.