« Le commissariat semblait ne pas vouloir s'exprimer... | Justice : un diabétique « condamné » à cause de sa maladie » |
Un père diabétique dangereux pour son fils, selon un juge
Un père diabétique dangereux pour son fils, selon un juge
Rue89 | 11/06/2008 | Extraits
Lorsqu'on contacte G. par téléphone, un mercredi après-midi, il préfère repousser l'entretien au moment de la sieste de son fils "pour le tenir à l'écart de tout ça". "Tout ça", c'est un dossier médical compliqué qui a donné suite à un contentieux judiciaire lourd et conflictuel.
L'enfant de 2 ans et demi qui fait la sieste est au coeur de la bataille juridique qui oppose G., 50 ans, à H., son ex-compagne. Ils ont vécu "trois ans et demi, quatre ans" ensemble. Ils ont eu un enfant ensemble, et aussi élevé les deux ados que H. avait eu plus tôt.
Jusqu'à la fin de l'année 2007, ils vivaient ensemble, dans les Deux-Sèvres. Leur histoire avait démarré alors que G. venait d'être diagnostiqué de deux pathologies très lourdes: un diabète de type 1 et des troubles bipolaires (maniaco-dépression: sautes d'humeur, phases dépressives, etc.).
... Début 2008, le couple rompt. Ils sont séparés depuis très peu de temps lorsque G. reçoit une assignation en référé: l'ex-compagne, H., veut passer par le juge pour mettre à plat les conditions de garde de leur enfant. Ce document, que s'est procuré Rue89, fait largement mention de ses troubles bipolaires. En revanche, aucune référence au diabète de G.
C'est seulement à l'audience, le 17 mars, devant le tribunal de grande instance de Niort, que l'affaire change de tournure. L'ex-compagne avance, certes, toujours, que G. "a fait plusieurs séjours en psychiatrie et qu'il est difficile à gérer au quotidien".
Mais le juge estime que ses troubles du comportement "ne présentent pas une gravité telle qu'ils fassent courir des risques à l'enfant". Entre temps, une expertise signée du psychiatre de G. atteste qu'il n'est plus dangereux depuis qu'il est traité correctement.
"Des petites crises d'hypoglycémie, j'en fais, mais ça ne m'empêche pas de vivre"
C'est alors sur le front du diabète que la partie adverse décide d'attaquer, arguant qu'il peut "perdre connaissance à tout moment malgré son traitement." De fait, G. reconnait facilement avoir fait plusieurs malaises hypoglycémiques avant de se voir prescrire des dosages supportables de lithium.