« Un incident mineur survenu le 22 octobre 2007 a pris une ampleur inattendue | La CEDH juge une détention excessive » |
Cambriolage chez Ségolène Royal, l'UMP ironise
PARIS (AFP) - L'ex candidate socialiste à l'élection présidentielle Ségolène Royal a affirmé jeudi après la mise à sac de son domicile, près de Paris être "sans doute suivie" ou "écoutée" et l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP) lui a suggéré de se procurer, comme à toute victime d'un cambriolage, une "aide psychologique".
L'enquête de police a progressé avec la découverte sur place d'"empreintes digitales exploitables", a-t-on appris de source proche du dossier.
"Je suis sans doute suivie puisque que les policiers eux-mêmes ont trouvé très étrange qu'entre 8H30 et 10H30 le soir de la mise à sac (de son appartement), il y a cette intervention très professionnelle dans un temps très court et à un moment où il n'y a pas de cambriolage car il y a beaucoup d'allers et venues", a déclaré Mme Royal sur RTL.
"Alors en effet, soit je suis écoutée, soit je suis suivie depuis mon lieu de travail jusqu'à mon domicile, c'est une évidence", selon elle.
Estimant que ce cambriolage, le 27 juin, est "une affaire politique", l'ex candidate à l'Elysée a relevé une nouvelle fois la "coïncidence très étrange" de l'effraction avec un "moment politique sensible".
Concernant l'enquête, deux empreintes, différentes de celle relevée lors d'un premier cambriolage, le 16 août 2006 dans l'appartement de Mme Royal à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et identifiée depuis, ont été isolées par les enquêteurs, a-t-on indiqué au ministère de l'Intérieur.
Ces empreintes étaient en cours d'identification. Celle relevée en 2006 a été identifiée le 30 juin comme appartenant à une femme de 23 ans originaire de l'ex-Yougoslavie et connue comme auteur de nombreux cambriolages. Le dossier du cambriolage de 2006, clos en mars 2007, devrait être rouvert par le parquet de Nanterre, a ajouté au ministère de l'Intérieur.
Mme Royal a souligné que cette nouvelle effraction chez elle est survenue au lendemain de sa mise en cause de "la mainmise sur la France du clan Sarkozy".
Un ex-Premier ministre socialiste Laurent Fabius a également exprimé le sentiment d'être lui aussi suivi.
Un porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a simplement noté dans un bref communiqué que Mme Royal "a vécu, comme des centaines de milliers de Français, un cambriolage".
"Pour elle, comme pour les autres, le sentiment bien compréhensible de viol de l'intimité peut être traumatisant", a souligné M. Lefebvre, suggérant que "comme pour toutes les victimes qui sont traumatisées, Mme Royal devrait avoir droit à une aide psychologique".
Les propos de la présidente de Poitou-Charentes, qui avait établi mardi "un rapport" entre "la mise à sac" de son appartement et ses attaques contre M. Sarkozy avaient suscité mercredi quolibets et indignation à droite.
Le Premier ministre François Fillon a reproché à Mme Royal de "perdre le contrôle d'elle-même", le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, déplorant qu'elle ait atteint "un niveau de stupidité affligeant".
Un autre porte-parole de l'UMP, Dominique Paillé, avait estimé que Mme Royal devait présenter une demande d'"excuses publiques".
"Dans n'importe quelle autre démocratie, le pouvoir se serait ému", a estimé Mme Royal en dénonçant "la violence et la vulgarité" des propos de responsables UMP.
"Il y a, selon elle, un climat assez détestable aujourd'hui en France qui autorise les malversations de ce type (...) Ceux qui ont fait cette mise en scène ont voulu me signifier que j'étais vulnérable".