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Valentin : le « suspect principal » et sa compagne en garde à vue
BOURG-EN-BRESSE (AFP) - Le "suspect principal" et sa compagne, un couple de "marginaux", qui faisaient l'objet d'un mandat de recherche dans le cadre de l'enquête sur le meurtre du petit Valentin à Lagnieu (Ain), ont été interpellés et placés en garde à vue dimanche après-midi en Ardèche.
Le couple, dont le portrait-robot avait été diffusé en début d'après-midi, a été arrêté sans violence à Dornas par les gendarmes de la brigade du Cheylard (Ardèche) vers 15H00 après avoir été signalé par des automobilistes qui l'avaient vu en train de faire du stop. L'homme et la femme devaient être rapidement transférés dans l'Ain.
Un important dispositif, composé notamment d'hélicoptères et de barrages routiers, avait été mis en place pour les retrouver.
Le président Sarkozy a aussitôt félicité les enquêteurs qui "se sont mobilisés sans relâche", a indiqué un communiqué de l'Elysée. La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a également transmis ses félicitations aux gendarmes qui "ont su répondre présents face à un crime particulièrement odieux".
Deux mandats de recherche avaient été délivrés samedi soir à l'encontre de Stéphane Moitoiret, 39 ans, et de sa compagne, Noëlla Hego, 48 ans, par le procureur de Bourg-en-Bresse, Jean-Paul Gandolière.
Le couple avait été identifié grâce à "un renseignement capital" provenant d'une enquête de voisinage de la gendarmerie. Des témoignages faisaient en particulier état de la présence de "deux personnes errantes avec un chat noir au bout d'une ficelle aperçues à Lagnieu ou à proximité" au moment du meurtre dans la soirée du 28 juillet, a expliqué le magistrat.
Ces renseignements avaient ensuite été "croisés" avec un contrôle d'identité des deux marginaux opéré ce même soir à Leyment (Ain), à quatre kilomètres de Lagnieu, par un gendarme de la brigade de Lagnieu, qui avait alors relevé un comportement "suspect" et "assez particulier".
Le couple avait séjourné dans la nuit du 28 au 29 juillet dans un local paroissial situé à Saint-Sorlin-en-Bugey (Ain), sur la porte duquel les enquêteurs ont retrouvé un ADN identique à celui relevé sur le corps, les vêtements de Valentin ainsi que le sang jonchant sur 600 mètres une rue de Lagnieu.
En outre, dans cette même rue, la bande vidéo d'un établissement bancaire avait enregistré un homme passant en courant, juste après le meurtre, en direction de Saint-Sorlin, a encore indiqué le procureur de Bourg-en Bresse.
"Nous avons acquis la certitude que l'auteur des faits correspondait à la personne qui occupait ce logement" et qui fait de Stéphane Moitoiret "le suspect principal", a encore dit le magistrat.
Aucun relevé ADN n'a cependant été effectué sur les suspects eux-mêmes, qui étaient jusqu'à aujourd'hui inconnus des services de police.
Stéphane Moitoiret, mesurant 1,70 m, de type européen, décrit par le procureur général à la cour d'appel de Lyon, Jean-Olivier Viout, comme un "psychopathe", est un sans domicile fixe et sa dernière adresse connue, qu'il partageait avec sa compagne, se situe à Clary (Nord).
Un automobiliste, entendu samedi par les enquêteurs, a pour sa part indiqué avoir pris en auto-stop les deux marginaux qui lui auraient tenu des propos incohérents, déclarant notamment qu'ils étaient des pèlerins venus d'Australie pour effectuer en France des "descentes commandos dans les gendarmeries françaises et chez les notables français".
Une marche silencieuse en mémoire à Valentin, 11 ans, avait rassemblé au moins 600 personnes, dimanche matin, à Porcieu-Amblagnieu (Isère), où réside la famille de la jeune victime. "Valentin dans nos coeurs pour toujours", proclamait une banderole placée en début de cortège.