Près de 100 morts dans les Alpes cet été

LYON (AFP) - Près de 100 personnes sont décédées cet été dans les Alpes françaises, suisses et italiennes au cours de nombreux accidents dus autant à la malchance qu'à l'imprudence, selon les secours qui rappellent les risques inhérents à la montagne, quelle que soit la saison.

En Italie, une quarantaine d'alpinistes et randonneurs, dont un père néerlandais et ses trois enfants âgés de 17 à 23 ans, sont décédés depuis le 1er juin, selon un décompte réalisé à partir de l'agence de presse Ansa.

Dans les Alpes françaises, une trentaine de personnes ont péri accidentellement sur la même période, en majorité dans le massif du Mont-Blanc où 18 personnes ont trouvé la mort, selon un décompte de l'AFP fait à partir des informations données par les gendarmes du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM).

Pour la seule journée du 14 août, six randonneurs et alpinistes sont morts en Haute-Savoie après avoir dévissé lors de l'ascension du Mont-Blanc, ou tout simplement trébuché sur des chemins de randonnées pourtant peu techniques.

En Suisse, ce sont au moins 18 personnes qui sont décédées dans des accidents de montagne depuis le 1er juin, mais ce chiffre serait moindre que celui enregistré l'an dernier à la même période, selon la Garde aérienne suisse de sauvetage (Rega).

Les conditions météorologiques n'ont pas été trop mauvaises jusque-là, a estimé Ueli Mosimann, chargé des questions de sécurité au Club Alpin Suisse, dans un entretien avec l'agence de presse suisse ATS, soulignant que les plus gros orages se sont produits de nuit, alors que les randonneurs et alpinistes étaient à l'abri.

Des tempêtes de neige se sont malgré tout abattues sur certains massifs cette semaine, notamment à Belledonne (Isère) où un randonneur et son neveu de onze ans se sont égarés plusieurs heures, et dans le Val d'Aoste (Nord Italie), où un alpiniste britannique et un néerlandais sont morts de froid après s'être perdus.

"Comme l'an dernier, nous avons eu une alternance de beau et de mauvais temps, ce que nous craignons le plus", a indiqué à l'AFP Régis Lavergne, commandant du PGHM de Chamonix. "Les alpinistes souhaitent mettre à profit le beau temps, ils partent et peuvent se retrouver coincés dans une perturbation s'ils prennent du retard ou si le mauvais temps arrive plus vite que prévu", a-t-il expliqué.

Quelques principes de sécurité de base sont à respecter pour tout type d'excursion en montagne, été comme hiver, a rappelé le commandant Lavergne: "Prévoir une course adaptée à son niveau, emmener de quoi s'orienter et un moyen d'alerte, se tenir au courant de la météo, et prévoir un bon blouson imperméable même si la météo annonce du beau temps, car ce n'est pas une science exacte".

"Il y a toujours des risques en montagne, a-t-il ajouté, on ne peut rien faire pour parer une chute de pierres ou de sérac, mais on peut réduire ces risques en étant correctement équipé et en restant dans des zones" dont la difficulté est adaptée à son expérience.