« Benoît XVI : « N'ayez pas peur de donner votre vie au Christ ! » | « Le stress au travail est lié au mode de management actuel » » |
Une action spectaculaire de Greenpeace « justifiée », selon la justice
La justice britannique estime "justifiée" une action spectaculaire de Greenpeace
LE MONDE | 12.09.08 | Extrait
LONDRES CORRESPONDANT
Anges et non pas démons, idéalistes et non pas vandales, les militants de Greenpeace ! Ainsi en a décidé, mercredi 10 septembre, la justice britannique en estimant qu'une action de l'organisation écologiste était "légalement justifiée".
En octobre 2007, six militants avaient pris d'assaut, avec une technique de commando et l'intrépidité d'acrobates, la cheminée, haute de 200 m, de la centrale au charbon de Kingsnorth (Kent), dans le but d'arrêter l'usine. Le groupe avait peint en grandes lettres blanches le prénom du premier ministre, Gordon Brown, sur la cheminée.
Le jury a estimé que les dégâts causés - estimés par l'opérateur E.ON à 30 000 livres (37 688 euros) - étaient motivés par une juste cause, dont les conséquences pourraient avoir un coût bien plus important : la sauvegarde de la planète. Le site de Kingsnorth avait été choisi en raison du projet du numéro un allemand de l'énergie d'y construire une nouvelle centrale, un investissement s'élevant à 1,5 milliard de livres (1,89 milliard d'euros).
Le témoignage de Jim Hansen, une des sommités mondiales sur la question du réchauffement, a fait pencher la balance. Selon le climatologue en chef de la NASA, également conseiller de l'ancien vice-président américain Al Gore, les 20 000 tonnes de dioxyde de carbone émises quotidiennement par la centrale de Kingsnorth pourraient être responsables de la destruction de 400 espèces.
Par ailleurs, Zac Goldsmith, une des figures du mouvement écologiste, proche du leader conservateur David Cameron, a souligné que la construction d'une nouvelle centrale sur ce site "rendrait plus difficile d'exercer des pressions sur des pays comme l'Inde ou la Chine pour qu'ils réduisent leur recours au charbon pour produire de l'électricité".
E.ON INQUIET
Ce verdict n'est pas le premier du genre. En 2000, des "éco-combattants" de Greenpeace, qui avaient détruit des cultures d'organismes génétiquement modifiés dans le Norfolk, avaient été relaxés pour des motifs similaires. Et cinq activistes ayant occupé un incinérateur avaient été déclarés non coupables.
Les grands groupes énergétiques redoutent que ce jugement n'encourage les écologistes à multiplier les actions contre les projets de construction de réacteurs. ...