« Elle voulait prendre l'avion avec un obus | Massacre au lycée, bis repetita » |
« Les gens de robe doivent garder leur robe propre », a lancé le procureur
Le lynchage d'un directeur d'usine secoue l'Inde
LEMONDE.FR | 24.09.08 | Extraits
Le Times of India, l'un des premiers journaux à avoir rendu publique l'affaire, évoquait, mardi 23 septembre, "l'un des pires exemples de violence industrielle de l'histoire récente". Lalit Kishore Chaudhary, directeur d'une filiale indienne de l'équipementier automobile italien Graziano Transmissioni, a été lynché par ses anciens employés, à Noida, une banlieue ouvrière de l'est de Delhi.
Selon le récit des événements établi par le quotidien The Hindu, ce père de famille de 44 ans avait invité, lundi, un groupe d'une centaine d'employés furieux d'avoir été renvoyés deux mois plus tôt. Les explications sur ce renvoi collectif divergent. Selon certains témoignages, il faisait suite à une première manifestation violente, en juillet. Graziano Transmissioni India propose une autre version : les licenciements auraient été motivés par les mauvaises performances des employés.
En milieu de journée, alors qu'ils attendaient d'être reçus pour une conciliation, des dizaines de salariés licenciés se sont engouffrés derrière une voiture qui entrait dans l'enceinte de l'usine et ont saccagé la vingtaine de véhicules garés dans la cour. Sorti pour ramener le calme, Lalit Kishore Chaudhary a alors été pris à partie par un groupe armé de barres de fer et de marteaux. Passé à tabac, l'homme a été déclaré mort à son arrivée à l'hôpital.
... L'épisode sanglant aurait pu s'arrêter là. Mais l'affaire a pris un tour nouveau, le lendemain des faits, avec les déclarations du ministre du travail indien. Loin de condamner ce très rare accès de violence, Oscar Fernandes a jugé que "cela devrait servir d'avertissement aux cadres dirigeants". "Les travailleurs doivent être traités avec compassion. Ils ne doivent pas être poussés à bout, au point qu'ils fassent ce qui s'est passé à Noida", a-t-il plaidé, cité par l'agence officielle Press Trust of India (PTI).
Cette réaction a immédiatement provoqué l'indignation en Inde. Inquiète des conséquences de l'affaire sur la réputation des entreprises italiennes, les entrepreneurs indiens ont immédiatement affirmé leur désaccord.
Procès à Epinal d'une avocate trop généreuse avec un détenu au parloir
LEMONDE.FR avec AFP | 23.09.08 | 21h57
Une avocate du barreau de Nancy a été jugée mardi à Epinal pour avoir accordé ses faveurs à un détenu dans un parloir de la maison d'arrêt d'Ecrouves (Meurthe-et-Moselle) en octobre 2007.
Un gardien a affirmé à la barre du tribunal correctionel d'Epinal, où l'affaire était dépaysée, avoir surpris la pénaliste, 57 ans, assise face à son client, 24 ans, le pantalon baissé, alors que les deux personnes conversaient au parloir.
"Au bout d'un moment, je n'ai plus entendu de bruit. Je me suis aperçu que l'avocate était en train de pratiquer une fellation. (...) Quand elle m'a vu, elle a reculé vivement. Elle avait l'air gênée", a-t-il raconté.
Les deux partenaires présumés, poursuivis pour exhibition sexuelle, nient. "Il ne s'est rien passé", a tonné le détenu, condamné à 16 ans de prison pour vol avec violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
"Je conteste formellement les faits", a renchéri l'avocate. "J'entends ce genre d'insultes depuis trente ans", a-t-elle dénoncé, se déclarant "écoeurée par le côté sexiste de l'administration pénitentiaire".
"A la prison d'Ecrouves, l'envie et le souci de me briser est constant", a expliqué cette avocate, défenseur véhément du droit des détenus au sein de l'Observatoire international des prisons (OIP).
"Si le tribunal retient que la seule parole d'un fonctionnaire en l'absence de tout élément de preuve est suffisant pour inverser la présomption d'innocence, la sécurité juridique des avocats est en danger" dans les prisons, a averti son avocat Me François Saint-Pierre, qui a plaidé la relaxe.
"Les gens de robe doivent garder leur robe propre", a lancé le procureur d'Epinal, Bernard Marchal, qui a requis un mois d'emprisonnement avec sursis, 3.000 euros d'amende et trois mois d'interdiction d'exercer à l'encontre de l'avocate, et un mois ferme pour le détenu.
L'ancien bâtonnier de Nancy, Me Stéphane Massé, avait classé l'affaire sans suite, faute de preuve. La prévenue est "quelqu'un d'entier, qui va au fond des choses", a-t-il tenu à commenter.
Le délibéré sera rendu le 28 octobre.