« Un père de famille tue ses deux enfants | L'avocat soutenait que Rachida Dati avait menti sur son CV » |
Battue et séquestrée, contrainte de se prostituer
Poursuivie pour avoir violenté son bébé
par La Rédaction du DL | le 01/10/08 à 21h30
« Je vais vous demander de requalifier les faits en violences volontaires ou alors de relaxer la prévenue car si on condamnait tous les parents qui se tiennent à plus d'un mètre de la table à langer, il faudrait faire des audiences spéciales » a tempêté Paul Baudoin, vice-procureur hier au début de son réquisitoire. Il a ensuite tenté de démontrer que la jeune femme de 22 ans avait volontairement frappé Noa, son petit garçon alors âgé de huit mois. C'était en avril 2006. Cette employée dans la restauration rapide, défendue par Me Collion, est poursuivie pour violences involontaires, a expliqué : « je ne sais pas d'où viennent ses fractures. » Simpement. En larmes parfois. Le représentant du ministère public a requis un an de prison avec sursis mise à l'épreuve. Le tribunal se prononcera le 29 octobre, à 14 heures.
Paru dans l'édition 84A du 02/10/2008 (81771)
GRENOBLE
Battue et séquestrée par son proxénète
par La Rédaction du DL | le 02/10/08 à 07h30
Depuis un an, la vie de Mylène (¹) était un enfer. Contrainte par son "ami" de se prostituer, cette Grenobloise de 21 ans était sans cesse harcelée et frappée, séquestrée entre deux passes par le jeune homme.
Mylène l'avait rencontré en 2007 et était tombée amoureuse de ce garçon, officiellement domicilié chez ses parents à Saint-Martin-d'Hères et bénéficiant du Revenu minimum d'insertion. Après quelques semaines, la jeune femme a rapidement déchanté : l'homme l'a contrainte à passer des annonces sur un site Internet, annonces dans lesquelles elle proposait des massages "coquins" -méthode aujourd'hui communément employée par les prostituées pour rechercher des clients-.
Des revenus qui approchaient les 6 000 € mensuels
Les "massages coquins" de Mylène n'ont pas tardé à trouver une clientèle nombreuse, qu'elle faisait monter dans des hôtels minables du quartier de la gare de Grenoble. Les revenus de la jeune femme approchaient les 6 000 euros mensuels. Mais, sous la contrainte, cette somme était partagée avec son compagnon : le RMI perçu par le jeune homme s'en trouvait complété de façon substantielle. De quoi se payer des vêtements, des sorties et un petit voyage à l'étranger de temps à autre.
L'homme ne se contentait pas d'encaisser les gains de la prostituée : pour la terroriser et l'asservir, il la battait régulièrement. Il l'avait même séquestrée l'été dernier dans l'appartement de ses parents, partis en vacances quelques semaines.
Les policiers de la Sûreté départementale ont mis fin lundi au calvaire de la jeune femme. Placé en garde à vue, le suspect a été déféré au parquet hier après-midi et devait être présenté dans la soirée à un magistrat instructeur en vue d'une mise en examen pour proxénétisme.
(¹) Le prénom a été changé