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Crise d'hypocrisie en Corse : le procureur lance un appel au calme
AJACCIO (AFP) - Trois adolescents d'origine maghrébine ont été blessés, dont un sérieusement à l'oeil, par quatre tirs de fusil de chasse, vendredi soir dans un quartier populaire sur les hauteurs d'Ajaccio, dans ce qui semble être une agression à caractère raciste.
Samedi soir, les trois jeunes victimes ont lancé un appel au calme dans un communiqué distribué par une association de quartier.
"C'est un fait de violence inqualifiable qui sera sévèrement puni lorsque les auteurs seront retrouvés. Le caractère raciste n'est pas écarté mais n'est pas établi non plus", a déclaré samedi le procureur de la République d'Ajaccio, José Thorel, lors d'une conférence de presse.
Une enquête, confiée à la PJ d'Ajaccio, a été ouverte pour "tentatives de meurtre".
Un groupe de jeunes d'origine maghrébine se trouvait, selon des témoins, sur un terrain de sport du quartier et prolongeait dans le calme la fête de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan. Ils ont été pris pour cible par des hommes armés d'un fusil de chasse qui circulaient en voiture et ont fait feu à quatre reprises, a indiqué le procureur.
Les enquêteurs ont interpellé un habitant du quartier dans son appartement. Quatre autres personnes ont également été arrêtées puis rapidement relâchées.
Agé de 44 ans, l'homme nie avoir participé aux faits. Quatre fusils de chasse et des munitions ont été saisis chez lui.
Un autre homme, âgé de 21 ans, a été interpellé samedi matin et niait également les faits, a précisé le magistrat en indiquant qu'il disposait d'éléments qui justifient leur maintien en garde à vue.
Selon les premiers éléments recueillis par les enquêteurs, un différend aurait opposé il y a quelques jours les deux agresseurs présumés à plusieurs jeunes à cause d'une voiture taguée.
Selon un témoin, interrogé par l'AFP, l'homme interpellé samedi matin aurait brandi une arme et proféré des menaces racistes lors de l'altercation, déclarant: "sales Arabes, je vais vous buter un par un, vous êtes tous sur ma liste".
Les enquêteurs n'écartent pas la possibilité qu'il y ait eu une troisième personne dans le véhicule.
Les trois victimes, âgées de 16 à 19 ans, inconnues des services de police, ont été conduites à l'hôpital de la Miséricorde à Ajaccio. Deux d'entre elles, légèrement blessées, ont quitté l'hôpital dans la nuit.
Le troisième adolescent a été plus sérieusement touché à l'oeil et opéré dans la nuit. Interrogé par Europe 1, il a expliqué qu'il était "tranquillement avec des amis en train de discuter". "Soudain j'ai entendu un boum et j'ai reçu quelque chose dans la tête", a ajouté le jeune homme selon qui les médecins ne savaient pas encore s'il allait perdre son oeil.
"Mon fils sortait de la mosquée avec ses amis", a raconté à l'AFP le père d'une des victimes, précisant qu'ils étaient "simplement passés saluer leurs camarades".
Après l'agression, près de 80 jeunes se sont regroupés et ont dénoncé des "insultes racistes incessantes ces dernières semaines".
Dans la nuit, un groupe s'est introduit dans l'appartement d'un des tireurs présumés, y a commis des dégradations et a jeté un papier enflammé dans la cuisine, déclenchant un début d'incendie rapidement stoppé par les pompiers.
La ministre de la Justice, Rachida Dati, la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, le président UMP de l'Assemblée de Corse, Camille de Rocca Serra, le Parti socialiste, SOS Racisme, Ni Putes ni soumises, la Ligue des droits de l'Homme et l'Union des Marocains de Corse-du-Sud ont condamné l'agression.
VALENCE (AFP) - La garde à vue d'un médecin du Samu 26, soupçonné "d'homicide involontaire" après le décès d'une octogénaire, victime d'un malaise cardiaque le 27 septembre à Valence, a été prolongée de 24 heures dimanche matin à l'hôtel de police de la ville, a-t-on appris de source judiciaire.
Ce médecin de 42 ans, vraisemblablement de nationalité étrangère, avait été placé en garde à vue samedi matin, à la suite d'un rapport du directeur de l'hôpital de Valence, faisant état de "gestes tout à fait bizarres au regard de la pratique médicale normale", selon le parquet de Valence.
"Des témoins sont entendus et on fait des investigations complémentaires, pour avoir un maximum d'éléments et entendre un maximum de personnes, à la fois du personnel hospitalier et des personnes présentes au moment des faits", a expliqué dimanche à l'AFP une source proche de l'enquête.
"Plusieurs enquêteurs sont sur ce dossier et on penche vers une issue en début de soirée", a précisé cette source, sans toutefois confirmer un éventuel déferrement au parquet.
Le médecin du Samu était intervenu le 27 septembre dans un salon de coiffure de Valence où une cliente âgée de 80 ans venait d'être victime d'un malaise cardiaque. "Conduite à l'hôpital de Valence, la patiente décédait cinq minutes après son arrivée", selon le procureur de la République de Valence, Jean-Pierre Nahon.
"Il est rapporté au directeur de l'hôpital de Valence que ce médecin a eu des gestes tout à fait bizarres au regard de la pratique médicale normale", a déclaré le procureur, se refusant à donner plus de détails pour l'instant.
Avisé vendredi après-midi, le parquet de Valence avait aussitôt saisi la Sûreté départementale de Valence qui a interpellé le praticien.
Selon les premiers éléments de l'enquête, le médecin était employé "depuis peu de temps" au Samu de Valence.